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La fin des petits garages ?

La part de plus en plus importante accordée à l’électronique entraîne de multiples obligations pour les garagistes. Mise à jour permanente de leurs connaissances, adaptation de l’équipement, stock minimal de pièces de rechange… En
auront-ils tous les moyens financiers ?

Les développements actuels en matière de technologie facilitent certes la vie des conducteurs. Conséquence directe de cette utilisation tous azimuts de l’électronique, la compétence du personnel après-vente est mise à rude
épreuve.Les séminaires de formation sont permanents, et les équipes se spécialisent dans l’entretien, la réparation mécanique ou électrique et le diagnostic.Pour accélérer la distribution de l’information, le groupe Volkswagen n’a pas hésité à se doter d’un outil très novateur : li-télévision. Ce moyen de communication montre de façon rapide et directe les
nouvelles méthodes de réparation et de test. Les techniciens des ateliers partenaires peuvent aussi questionner le studio de télévision et recevoir une réponse pendant la diffusion.

La technologie au secours de la technologie : Volkswagen a adopté l’e-learning pour former le personnel de son réseau et faire face à la complexité accrue des technologies.Mais le réseau de réparation n’est pas fait que de concessionnaires liés à une marque. Il y a dans le pays de nombreux garages sans marque, donc sans le soutien technique d’un constructeur. Ces garages réparent
généralement des véhicules qui ont plus de quatre ans. Ils profitent de leur proximité avec leur clientèle et leur réputation se fait par le bouche-à-oreille.Mais sont-ils bien armés lorsque ces véhicules ‘ nouvelle technologie ‘ arrivent chez eux ? Un de ces garagistes, Bernard Tironneau, installé à Maurecourt dans les Yvelines (78), est bien conscient des
difficultés qui se profilent dans un avenir proche : ‘ J’ai la chance d’être installé depuis longtemps et de m’être fait une clientèle fidèle. Mon taux de main-d’?”uvre est aussi
compétitif : 50 euros de l’heure, au lieu d’une moyenne de 63 euros chez les concessionnaires de ma région. Mais je vois bien que certains de mes clients vont maintenant faire entretenir leur nouvelle voiture là où ils
l’ont achetée. Je les vois encore pour leur deuxième voiture… ‘
Concernant son avenir, il ajoute : ‘ Lorsqu’une voiture demande un diagnostic électronique, je l’emmène chez le concessionnaire avec qui j’ai des accords. Un de mes collègues a acheté une
valise de diagnostic électronique, un investissement de plus de 12 000 euros, plus le stage de formation. Il s’est aperçu par la suite qu’elle ne couvrait pas tout le parc automobile. J’ai été contacté par un réseau,
mais je n’ai pas donné suite pour le moment. ‘

Comme beaucoup de garagistes indépendants, Malti a une clientèle fidèle. Mais comme tous ses confrères, le garage devra malgré tout évoluer face aux nouvelles technologies.Ce réseau auquel Bernard Tironneau fait allusion, c’est une enseigne, comme AD, Midas, Speedy, Feux Verts, Norauto et autres. C’est peut-être l’avenir de ces petits garages. Ces réseaux proposent en effet une
structure de travail avec mise à disposition d’une documentation technique, de formations, organisation de commandes et de livraisons des pièces de rechange et supports marketing. En échange, le garage se doit de suivre les stratégies du
réseau et de se mettre aux normes.Ce dernier point n’est pas le plus aisé car il demande un engagement financier de leur part : outillage de diagnostic bien sûr, mais aussi stock minimal de pièces de rechange, travaux de réfection de l’atelier…
et Internet, car tout échange avec le siège passe par ce mode de communication. Pour certains, ça sera leur première expérience avec le web.

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Yvonnick Gazeau, Pampa Presse