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La fin de Cyrano marque le durcissement du marché de la mesure de performance

La mise en liquidation début octobre de la société française Cyrano tourne une page de l’histoire du marché des tests et de la mesure de performance applicative. La société israélo-californienne Mercury Intercative domine toujours le marché.

La chute de Cyrano est symptomatique de la difficulté à rester compétitif sur un marché de la mesure de performance dominé par la société israélo-californienne Mercury Interactive. Ce marché regroupe des sociétés proposant les outils qui permettent la validation de la mise en production des applications et leur monitoring en temps réel. L’émergence d’applications Web liées aux projets e-business ?” accessibles en permanence ?” a renforcé l’importance de ces outils pour les entreprises.Contrairement à Cyrano, Mercury n’a pas raté le train de la mesure d’applications Web. Précurseur en matière de combinaison du test d’application et du test de performance Web, la société israélo-californienne détient aujourd’hui 65 % du marché. Ce leadership a été obtenu grâce à son expertise dans le domaine de la qualité logicielle automatisée (ASQ pour Automated Software Quality). Sur ce dernier marché, Mercury Interactive devance de loin ses principaux concurrents Rational, Segue Software, Compuware, Empirix, ou encore Radview. Un récent rapport d’IDC, daté du début octobre, conforte Mercury comme premier de la classe sur le marché de l’ASQ : 50,8 % de parts de marché alors que le second, Rational, n’en détient que 19,9 %. Ce secteur d’activité a pesé, en 2000, plus de 500 millions de dollars ?” en hausse de 42,7 % par rapport à 1999 ?” et sa progression l’amènerait à 1 milliard de dollars en 2002.Toutes les sociétés leaders du marché ASQ possèdent un socle technologique en matière de tests applicatifs sur lequel elles ont pu développer une gamme d’offres de services et de solutions logicielles autour de la mesure de performance. Il semblerait que la maîtrise de l’un de ces domaines ?” la mesure de performance ?” n’aille pas sans le savoir-faire de l’autre ?” le test des applications. Une équation que résume Andy Crosby, directeur Europe marketing produits de Mercury Interactive : “Maîtriser le monitoring [mesure de la performance, NDLR], c’est pouvoir l’appliquer sur des mainframes, sur systèmes Unix, Windows NT, Windows 2000, jusqu’au Web “… Ce qui suppose une capacité opérationnelle logicielle à travers divers systèmes avant de pouvoir atteindre les applications Web. “Répartiteurs de charges, serveurs d’applications, serveurs de base de données, annuaires, etc. sont tout autant importants dans le processus de monitoring que le serveur Web”, précise Andy Crosby.15 % des ventes de la société reposent d’ores et déjà sur le monitoring. Ce qui fait de Mercury un encombrant concurrent pour des acteurs de niche focalisés exclusivement sur la mesure de performance Web tels que Keynote, AutoTester ou TestQuest. Ces derniers sont pris entre deux feux. Les entreprises sont désormais en phase de consolidation de leurs investissements e-business. Elles lorgnent soit vers des sociétés telles que Mercury, Rational, Compuware, Radview et Segue, qui leur garantissent un monitoring devant et derrière le firewall ?” où résident 65%  des problèmes ?”, soit vers les pontes des outils de system management, Tivoli, Computer Associates, HP et autres BMC. Ils assurent pour leur part une mission critique de surveillance des systèmes d’information.A l’ombre de ces titans, les sociétés de mesure de performance Web ont su pour l’heure tirer leur épingle du jeu. Une concentration de ces acteurs ou un rapprochement avec des éditeurs de solutions de system ou network management pourraient dessiner la nouvelle tendance du marché : un repositionnement du monitoring Web vers le Service Level Management, la gestion des niveaux de services, en vue de la mise en place de Service Level Agreements. Mercury Interactive montre déjà l’exemple. Courant décembre 2001, la société incorporera à sa gamme CentraScope, une solution provenant de son rachat, pour un montant de 147 millions de dollars, de la société Freshwater en mai 2001, spécialiste du monitoring des réseaux et des systèmes informatiques. Mercury Interactive élargit ainsi son champ de compétences au Network Service Level Management, la gestion des niveaux de qualité de services.Ce n’est pas le seul signe annonciateur du glissement progressif du marché. Le dernier partenariat stratégique de Mercury avec BEA Systems pour la mesure de performance au niveau du serveur d’applications préfigure cette tendance. En outre, Mercury a annoncé fin octobre l’extension de la mesure de performance de sa solution Topaz aux applications d’ERP, de CRM et de client/serveur. Back to basics : la seule mesure de performance Web n’a plus de sens, place à la mesure des activités business !

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Christophe Dupont