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La Chine impose le ‘ plus tu joues, plus tu perds ‘ aux jeux en ligne

Les autorités chinoises ont annoncé récemment la mise en place d’un système inédit pour lutter contre la dépendance aux jeux vidéo en ligne.

Il aura fallu quelques semaines seulement pour convaincre 2 millions de Chinois de s’abonner à World of Warcraft,
le jeu en ligne le plus vogue du moment et qui compte 4 millions de pratiquants dans le monde. La mesure annoncée le mois
dernier par le gouvernement chinois pourrait refroidir leurs ardeurs. Afin de lutter contre la dépendance aux jeux vidéo, Pékin impose depuis plusieurs mois déjà une limite de temps aux adeptes du jeu en ligne. Mais la méthode était plutôt radicale
puisqu’il s’agissait de couper l’électricité dans les cybercafés passé certaines heures. Cette fois-ci, les autorités optent pour la méthode douce.L’idée est de frapper là où ça fait mal : les points d’expérience, que les joueurs collectionnent au fil de la partie pour faire progresser leur personnage ! Avec le système envisagé par les autorités chinoises,
l’utilisateur commence à perdre des points au bout de trois heures de jeu consécutives. Après 5 heures, il perd pratiquement tout et il lui faudra faire une pause d’au moins 5 heures avant de pouvoir retrouver son crédit de
points initial.

Les éditeurs jouent le jeu

La mesure implique directement les éditeurs qui doivent l’incorporer dans leurs logiciels. Pour l’instant, les professionnels affichent leur optimisme même si cela pourrait avoir des conséquences à court terme sur leur
revenus. Pour Li Lijun, manager chez Shanda, l’un des plus grands éditeurs de jeux en Chine, ‘ il faut se placer dans une logique de long terme et il est préférable de prendre des mesures maintenant pour assurer un bon
développement de l’industrie ‘.
Même son de cloche chez The9, le distributeur local de World of Warcraft. Wu Yinan, l’un des dirigeants, explique : ‘ Nous avons déjà mis en place un contrôle équivalent sur nos produits
sans constater de baisse significative de nos revenus. Nous sommes donc favorables au système prôné par les autorités. ‘
De toute façon, les éditeurs chinois n’auront pas vraiment le choix et devront se plier aux
exigences gouvernementales sous peine de censure immédiate. Ils ont jusqu’à début 2006, au plus tard, pour se mettre en conformité.

Des joueurs mécontents lancent une pétition

Pour An Yifei et ses amis, accros des jeux de combats en ligne, le nouveau système de contrôle n’est pas forcément une mauvaise chose : ‘ On passe souvent trop de temps dans ce cybercafé. Avec la nouvelle loi,
on va devoir s’occuper autrement en faisant plus de sport ou en sortant avec nos copines. Je crois que c’est mieux pour tout le monde. ‘
D’autre gamers plus récalcitrants ont déjà mis en
place une pétition sur le forum de The9. Une action de peu d’envergure puisqu’à peine un millier de personnes ont signé le document… avec leur pseudo de jeu !La pilule est en revanche plus difficile à avaler pour le gérant d’un cybercafé qui estime pouvoir perdre une partie de sa clientèle à cause de la nouvelle réglementation : ‘ C’est une mauvaise nouvelle
pour nous, mais reste à voir comment tout ça fonctionnera concrètement. Franchement, je n’y crois pas trop ! ‘

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Antonia Cimini, à Pékin