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La baisse des semi-conducteurs pourrait atteindre 28 %

De pire en pire, les analystes ne cessent de revoir leurs prévisions à la baisse. C’est au tour d’IC Insights de dessiner le scénario catastrophe d’une baisse comprise entre 15 et 28 % pour 2001.

L’industrie des semi-conducteurs est entrée dans une crise inquiétante. Plutôt optimistes en début d’année, les analystes du marché sont aujourd’hui tous certains que 2001 sera une année noire pour l’industrie.Les prévisions d’IC Insights fixent aujourd’hui la baisse du marché dans une fourchette comprise entre 15 et 28 % par rapport à l’année 2000. Si la baisse était supérieure à 20 %, l’année 2001 marquerait la plus forte récession d’une année sur l’autre dans l’histoire de ce secteur depuis 1985.Le chiffre d’affaires du secteur ne serait donc plus que de 139,2 milliards de dollars (162 milliards d’euros) contre les 177 milliards (205 milliards d’euros) initialement attendus. La baisse en nombre d’unités produites serait cependant moins importante. L’institut s’attend à une baisse de seulement 11 %.

Diversification et écrasement des marges

Ces chiffres traduisent une compression des prix de plus en plus significative. Très liés au rythme du marché de la micro-informatique à l’origine, les fabricants se sont peu à peu diversifiés pour alimenter les terminaux mobiles ou les équipements de télécommunication, ou encore l’automobile. Cette diversification a multiplié les coûts de développement, et la rentabilité du secteur s’en est ressenti.Ainsi, selon IC Insights, pour un dollar investi entre 1995 et 2001, les fabricants n’ont retiré que 0,20 dollar. Par comparaison, ce même dollar avait rapporté 2,32 dollars entre 1983 et 1989, ou encore 1,65 dollar pour la période allant de 1989 à 1995.Le cabinet d’étude remarque que les cycles de baisse de l’industrie ont tendance à revenir de plus en plus souvent. Entre 1970 et 1995, l’industrie n’a connu que deux années de récession, contre trois depuis 1995 (1996, 1998 et 2001).

STMicroelectronics prévoit une baisse de 17 à 18 %

Faut-il en conclure que le secteur est de plus en plus instable ? Oui et non. Le manque de visibilité pour les acteurs du secteur est certes de plus en plus problématique : pas un fabricant qui n’ait dû se fendre d’une annonce révisant ses perspectives de chiffre d’affaires à la baisse.Cependant, certains s’en tirent mieux que d’autres. Ceux qui fournissaient les fabricants de terminaux mobiles sont aujourd’hui en bien mauvaise posture. Mais d’autres, comme l’allemand Infineon, pensent qu’ils subiront moins la baisse que leurs concurrents parce qu’ils ont plus de souplesse dans leur capacité de production.Le numéro un européen du secteur, le franco-italien STMicroelectronics, estimait ce mercredi que son chiffre d’affaires 2001 sera de 17 à 18 % inférieur à celui de l’année dernière. Quelques jours après un profit warning sur le trimestre en cours qui a déjà fortement ébranlé le titre, cette annonce lui coûtait encore 5 % en clôture de séance.Il y a encore quelques mois, les analystes voyaient en STMicroelectronics un acteur à part, capable de surmonter la crise grâce à sa faculté d’adaptation. La crise semble n’épargner personne.

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David Prud'homme