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L’Oppo Find N prouve que les smartphones pliants sont (presque) prêts à envahir nos poches

L’entreprise chinoise lance à son tour un smartphone pliant et vient ainsi marcher sur les plates-bandes de Samsung, un peu seul sur ce marché jusqu’à présent. Nous avons pu prendre ce terminal en main durant quelques minutes.

Samsung va se sentir moins seul. Et l’année 2022 pourrait bien être celle de la démocratisation des smartphones pliants. Il y a quelques jours, Honor a dévoilé le Magic V, un terminal qui rappelle beaucoup le Galaxy Z Fold 3. Et a la mi-décembre, Oppo avait présenté le Find N, un smartphone pliant compact, que nous avons pu prendre en main hier, dans les locaux de l’entreprise, à Boulogne.

D’ores et déjà lancé en Chine – et en rupture de stock ! – l’Oppo Find N ne sera pas commercialisé en France. Pourquoi, alors, le présenter à la presse hexagonale ?
Sans doute parce qu’Oppo, qui cherche à se faire une place en Europe en misant sur l’innovation, est très fier de son produit, fruit de six générations de prototypes. Le géant chinois l’estime suffisamment abouti du point de vue hardware pour aller chercher Samsung sur son terrain de jeu.
Ce qui freine surtout son arrivée sous nos latitudes, c’est qu’il n’est pas prêt, en revanche, côté logiciel : de nombreuses applications tierces populaires, à l’image de YouTube, par exemple, ne sont pas correctement optimisées pour son écran au format atypique.

Un smartphone compact et confortable

Au premier contact, l’Oppo Find N séduit par son format compact, loin du gigantisme du Galaxy Z Fold 3. Plié, il tient aisément dans une seule main, et l’intégralité de son écran de 5,4 pouces (soit d’une taille similaire à celui d’un iPhone 13 mini) est accessible facilement.
Il faut malgré tout reconnaître que l’appareil est beaucoup plus épais qu’un mobile traditionnel (1,59 cm replié), et forcément lourd (275 g). C’est un peu bizarre au début, mais pas gênant à l’utilisation… et même plus pratique que le long format étiré du Galaxy Z Fold 3. D’autre part, sa longueur réduite fait qu’il est tout de même facile de le glisser dans une poche.

C’est évidemment lorsqu’on le déplie que ce drôle de gabarit prend tout son sens. L’appareil s’ouvre avec une résistance satisfaisante sur un second écran de 7,1 pouces. Il a un ratio surprenant (8.4:9), autrement dit carré, à peu de chose près. C’est un peu moins impressionnant que la dalle d’un Z Fold 3 (7,6 pouces) et un peu moins pratique aussi, notamment pour la vidéo.

Le ratio d’écran carré fait que vous verrez forcément des bandes noires plus importantes. Il n’en reste pas moins que le confort que cela apporte pour le surf, le jeu ou la consultation de documents est réel. D’autant que la dalle AMOLED est, sur le papier, de grande qualité, avec une définition de 1792x1920, un taux de rafraîchissement variable de 1 à 120 Hz (LPTO) et une belle luminosité (500 nits, pic à 1 000 nits).

Le travail effectué par Oppo sur sa charnière lui permet par ailleurs d’éviter un défaut des produits de son rival coréen : la pliure est ici presque invisible, quelque soit l’angle selon lequel on regarde l’écran. Encore mieux, on ne la sent absolument pas lorsqu’on glisse le doigt au centre de l’écran.  

Quelques efforts logiciels

La ROM installée sur l’appareil que nous avons eu entre les mains étant destinée au marché chinois, difficile de se faire un avis après ces quelques minutes d’utilisation. Oppo a toutefois ajusté l’interface d’Android pour tenir compte des spécificités d’un smartphone pliant. Notamment en matière de multitâche. Il suffit, par exemple, de faire glisser deux doigts du haut en bas de l’écran pour diviser l’écran en deux, et mettre ainsi deux applications côte à côte. Naturel et pratique.

L’Oppo Find N intègre aussi ce que son concepteur appelle « FlexForm Mode », très inspiré de ce que propose déjà Samsung. Il s’agit de scénarios d’utilisation du grand écran à moitié plié, un peu à la manière d’un ordinateur portable.
On peut par exemple le poser sur une table pour une visioconférence, prendre une photo en pause longue, enregistrer une conférence… L’écran se divise alors naturellement en deux pour faire apparaître les bons éléments d’interface.

L’appareil photo profite aussi de quelques trouvailles d’interface, là encore très similaires à ce que propose Samsung, avec un mode « bi écran » qui permet à votre sujet de prévisualiser le cliché que vous êtes sur le point de prendre.

Il n’en reste pas moins que ces menues modifications d’Android apparaissent parfois comme un (joli) bricolage, qui le font parfois dérailler, comme ce jeu qui plante lorsqu’on bascule du grand écran au petit… Des erreurs de jeunesse, certainement, qui pourraient bien être corrigées avec l’arrivée d’Android 12L, prévu pour cette année et qui devrait bien profiter aux appareils de ce genre. 

En attendant, la proposition d’Oppo est séduisante en l’état, car son smartphone combine un format (relativement) compact replié et un bel écran déplié, tout en offrant un confort d’utilisation tout à fait honnête dans les deux positions. Seul souci, un prix encore très élevé : il coûterait entre 1300 et 1500 euros s’il était disponible en France ! 

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Eric LE BOURLOUT