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L’ONU tire la sonnette d’alarme sur l’explosion des e-déchets

Les déchets électroniques vont exploser ces dix prochaines années en raison du taux d’équipement grandissant des pays en voie de développement.

Les pays en voie de développement connaissent un taux d’équipement en appareils électroniques grandissant. En conséquence, les quantités d’e-déchets devraient exploser ces dix prochaines années selon un rapport publié hier lundi 22 février par le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP).

L’étude – qui se concentre sur onze pays en voie de développement, dont l’Inde, la Chine et le Brésil – note que la production mondiale de déchets électroniques va augmenter de 40 millions de tonnes par an. L’Inde sera exposée à elle seule à une hausse de 500 % des e-déchets d’ici à 2020. La Chine et l’Afrique du Sud connaîtront une augmentation de 400 % chacune.

Une augmentation des déchets de 40 millions de tonnes par an

En cause, le taux de renouvellement des équipements. La durée de vie d’un PC classique et de ses 25 kg de matériel se situe entre cinq et huit ans, selon le rapport. Celle d’un téléphone mobile et de ses 100 g de coque plastique et de composants est d’environ quatre ans. Le traitement de ces déchets pose problème en raison des nombreux métaux qu’ils contiennent.

«  Un téléphone mobile peut contenir jusqu’à 40 éléments tels que le cuivre, l’étain, le cobalt, l’indium, l’antimoine, ainsi que d’autres métaux précieux comme l’argent, l’or ou du palladium. Les métaux représentent 25 % du poids total d’un téléphone, note le rapport. […] A première vue, les quantités en jeu [par appareil, NDRL] sont minimes, mais, mises en relation avec le nombre de téléphones vendus dans le monde, elles atteignent un poids en métal important. »

Près de 1,2 milliard d’appareils ont été vendus en 2007 dans le monde, rappelle l’étude. Ces téléphones sont autant de déchets électroniques en devenir.

L’UNEP a calculé leur empreinte carbone. Ils équivaudraient à un rejet de 4 500 tonnes de monoxyde de carbone par an. L’empreinte carbone des PC et des ordinateurs portables serait quant à elle de 6 500 tonnes de monoxyde de carbone. Pour mémoire, 255 millions d’unités ont été vendues en 2007.

Mettre en place des filières officielles

Aussi les pays en développement les mieux équipés sont-ils ceux qui engendrent le plus de déchets électroniques. En tête du palmarès, concernant les déchets issus des ordinateurs : l’Afrique du Sud, le Mexique, le Maroc. Pour les déchets liés à la téléphonie mobile, ce sont le Maroc, la Colombie et l’Afrique du Sud les plus pollueurs.

« Ce rapport rappelle combien il est urgent de définir des procédés ambitieux, formels et régulés de collecte et de gestion des e-déchets en mettant en place des centres d’envergure et efficaces en Chine », a déclaré Achim Steiner, directeur exécutif de l’UNEP, à Reuters.

Le pays du Milieu est un cas à part. Non seulement il produit lui-même ses propres déchets – les pollutions dues aux mobiles en Chine seront presque sept fois plus importantes en 2010 qu’en 2007 –, mais, en plus, le pays accueille des déchets de nombreux pays développés sur son sol afin de les retraiter. Le problème reste que la plupart des déchets électroniques en Chine « sont brûlés par des recycleurs dans des arrière-cours afin de recueillir des métaux précieux comme l’or ». Cette situation pose d’évidentes questions de santé publique.

Le rapport préconise le développement d’une filière de recyclage officielle en Chine, mais aussi dans tous les pays émergents. Le développement de ces infrastructures pourrait même créer des emplois.

Si les Nations unies se sont concentrées sur les pays en voie de développement, il convient de rappeler que le premier pollueur de la planète est les Etats-Unis, avec 30 millions de tonnes de déchets électroniques produits par an.

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Hélène Puel