Passer au contenu

Khaled Zourray (BudgeTelecom): “Nous voulons devenir une place de marché télécoms”

BudgeTelecom.com se lance dans la vente de minutes de communications internationales à tarif discount. Ce portail d’information et de conseils sur la téléphonie veut élargir son offre de services au monde de l’entreprise.



01net. : Vous vendez des minutes téléphoniques à des prix très attractifs ?” les Etats-Unis à 0,24 franc la minute, par exemple. Comment obtenez-vous de tels tarifs ?


Khaled Zourray : Les opérateurs télécoms sont de véritables fabriques à minutes : ils ont des capacités, des commutateurs, etc. Ils ont modernisé leurs réseaux avec de la fibre optique et se retrouvent en surcapacité sur de nombreuses destinations, notamment pour les communications transatlantiques. Que les réseaux soient utilisés à 80 % ou à 20 %, le coût d’exploitation reste le même pour les opérateurs. Ils ont donc tout intérêt à vendre ces minutes en trop, même à moindre prix.
Le système de minutes dégriffées de BudgeTelecom.com permet donc aux opérateurs d’écouler leur excédent, et à nos internautes d’économiser sur leur facture de téléphone. Les deux parties sont gagnantes. A titre d’exemple, une minute entre Paris et San Francisco coûte actuellement moins cher qu’une minute entre Paris et Marseille avec notre service.Comment se déroule la négociation du prix des minutes avec les opérateurs ?

Nous avons développé une place de marché permettant aux opérateurs de mettre leurs offres en ligne, et elle se charge de connecter les internautes intéressés par ces offres aux réseaux correspondants.Nous fonctionnons un peu sur le modèle des enchères inversées : les opérateurs proposent des prix discount sur différentes destinations et c’est celui qui propose les prix les plus bas qui gagne.Et combien d’opérateurs participent à ces ventes de minutes ?

Aujourd’hui, nous travaillons avec deux des cinq ou six plus gros opérateurs français de téléphonie. Nous sommes en discussion avec les autres, mais il faut résoudre auparavant quelques problèmes techniques comme l’interconnexion entre notre place de marché et leurs systèmes informatiques.La mise en route d’une place de marché traduit-elle une évolution de votre activité ?

Oui. Nos prochaines offres seront destinées aux entreprises, dans une logique B-to-B. A terme, nous aurons deux sites Web : le site actuel, pour le grand public, et un autre pour les professionnels. Nous avons démarré comme une source d’informations en ligne sur le monde des opérateurs de télécommunication. Puis, nous avons enrichi le site avec du conseil, en mettant en place des outils de comparaison des offres téléphoniques des opérateurs français. Enfin, nous nous sommes tournés vers l’intermédiation en permettant aux internautes de s’abonner en ligne aux forfaits téléphoniques de différents opérateurs (téléphones fixes et mobiles).

De portail sur la téléphonie, nous voulons devenir place de marché télécoms en France.

Quels seront vos prochains services à destination du monde professionnel ?



En attendant un site dédié aux entreprises, nous avons créé un ” Espace Pro ” sur notre site actuel. Dans cet espace, nous proposons un outil de simulation de facture téléphonique pour les entreprises. Notre outil compare les offres de dix opérateurs télécoms différents et leur permet de trouver le produit le moins cher en fonction de leurs besoins.

Nous avons également mis en place un numéro vert avec des téléconseillers afin de leur fournir une analyse plus poussée (offre de services, infrastructure technique, etc.) des performances des opérateurs.



Enfin, nous mettons en relation l’entreprise cliente avec l’opérateur de télécoms pour la souscription de l’abonnement. Notre rôle se rapproche en fait de celui d’un courtier et nous touchons une commission sur les abonnements apportés à l’opérateur.

Dans un avenir proche, nous comptons créer un service du même type sur les offres Internet pour les entreprises. Puis, nous mettrons en place un outil de gestion de flotte de téléphones mobiles. Dans quelle mesure le développement de vos nouveaux services influent-ils sur votre business plan ?

Les commissions que nous encaissons sur les abonnements souscrits en ligne par les internautes nous rapportent plus que la publicité, historiquement notre première source de revenus. En effet, ce service fonctionne très bien et suit l’explosion de ce marché : 2 000 abonnements ont été souscrits en septembre par l’intermédiaire de BudgeTelecom et 4 000, environ, en octobre.

Maintenant, avec notre nouveau service de communications dégriffées, nous pénétrons plus loin dans la chaîne de valeur. Nous allons chercher les minutes à la source, chez les opérateurs, pour apporter une plus grande valeur ajoutée en fin de chaîne aux consommateurs. Nous prélevons un pourcentage du tarif des communications dégriffées (entre 5 % et 15 %) proposées par les opérateurs sur notre site.

Désormais, nous devons aussi consolider nos services techniques, commerciaux et marketing pour mieux vendre ces services.Avez-vous des projets de développement à l’international ?

Depuis juin, nous avons une filiale à 100 % de BudgeTelecom en Espagne. Si elle fonctionne bien, nous nous développerons dans d’autres pays européens. Mais, nous le ferons à travers des partenariats locaux afin de limiter les dépenses. LItalie, la Grande-Bretagne et la Belgique seront nos premières cibles.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Antonin Billet