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Kevin Ryan (DoubleClick)” Nos données sont recoupées avec les profils d’Abacus “

Le rachat par DoubleClick en juin dernier d’Abacus, éditeur d’une base de données comportementale des achats de quatre-vingt-dix millions de foyers américains, avait provoqué l’ire du…

Le rachat par DoubleClick en juin dernier d’Abacus, éditeur d’une base de données comportementale des achats de quatre-vingt-dix millions de foyers américains, avait provoqué l’ire du lobby de la défense de la vie privée. Encore sur la défensive il y a quelques semaines, le numéro un du ciblage publicitaire sur Internet n’hésite plus à évoquer une première exploitation de ces données pour ses annonceurs en ligne.

Avez-vous déjà commencé à fusionner vos bases de données avec celles d’Abacus ?

Pas encore, même si nos annonceurs bénéficient d’un premier niveau de recoupement. L’identification des comportements globaux des internautes est désormais croisée avec les profils socio-démographiques établis par Abacus.
Celui-ci a segmenté de façon exhaustive les comportements d’achat par correspondance des foyers américains. De son côté, DoubleClick a bâti une nomenclature détaillée des adresses IP des utilisateurs pays par pays. Toutefois, nous privilégions l’analyse de profils de groupes d’utilisateurs plutôt que d’individus.

Ce niveau d’analyse des comportements des acheteurs en ligne correspond-il aux attentes des annonceurs français ?

Non, car la France n’a pas la masse critique d’internautes nécessaire. Si le marché français de la publicité sur Internet cro”t rapidement, il ne représente que 4 % des dépenses réalisées outre-Atlantique. Les annonceurs se contentent de cibler leurs campagnes pendant les jours ouvrables sur un échantillon représentatif de sites. Toutefois, les sites français jouent le jeu : ils placent notre cookie sur leur site pour faciliter le suivi du cheminement des internautes.

Quels outils de ciblage publicitaire avez-vous à votre catalogue?

Notre technologie Dart sert d’abord à générer quotidiennement deux milliards de bandeaux publicitaires sur plus de mille cinq cents sites, que nous avons classés dans une quarantaine de catégories. Elle est aussi utilisée pour cibler les courriers électroniques incluant des bandeaux. Le taux de retour pour ce type d’annonces atteint 10 %. Pour les sites qui veulent gérer eux-mêmes leurs bandeaux, nous proposons le logiciel AdServer, que nous avons acquis avec la société NetGravity. Nous allons aussi commercialiser des bouquets de services d’analyses statistiques.

Vos difficultés sur le plan boursier assombrissent-elles l’avenir de DoubleClick ?

Nous appartenons à la classe des start up de 1996. L’objectif d’une rentabilité en 2003, après sept ans d’existence, sera tenu. Les soubresauts vécus par le Nasdaq ne nous inquiètent pas. L’Europe offre des gisements de croissance. Toutefois, la pauvreté d’affichage des téléphones WAP ne satisfait pas les annonceurs, et elle ne compense pas le retard d’équipement des foyers hexagonaux en micro-ordinateurs connectés. La France est au même niveau que les Etats-Unis en 1996.

Avez-vous des concurrents locaux ?

Nous comptons autant de concurrents en France qu’aux Etats-Unis. Toutefois, nos rivaux les plus sérieux sont tous américains : Engage Technologies, 24/7 Media, et Real Media. De même que Yahoo!, qui dispose de ses propres outils.

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Propos recueillis par Samuel Cadogan