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John Taysom (Reuters Fund) : ” La France est un réservoir à technologies “

Le fonds d’investissement de l’agence de presse Reuters ouvre un bureau à Paris. Objectif : investir dans des start-up françaises prometteuses. Fondateur et DG de Reuters Greenhouse Fund, John Taysom gère aujourd’hui un portefeuille de quarante-deux participations pesant environ 8 milliards de francs, pour une mise de départ de 900 millions de francs.


01net. : Pourquoi l’agence Reuters finance-t-elle des start-up ?

John Taysom : Il y a six ans, nous avons pris conscience que nous risquions d’être dépassé par la révolution Internet. Une telle situation aurait été d’autant plus paradoxale que nous sommes nous-même un réseau privé d’information desservant plus de 163 pays, depuis cent cinquante ans. Et comme nous sommes en ligne depuis 1972, la Net-économie ne pouvait pas nous laisser indifférents.Quel est le résultat de cette stratégie d’investissement ? En 1994, nous avons mis 150 millions d’euros dans Reuters Greenhouse, un fonds spécialement dédié. Six ans plus tard, les quarante-deux participations en portefeuille sont valorisées 1,15 milliard d’euros. Douze d’entre elles ont déjà rejoint un marché financier, parmi lesquelles Star Media, Fantastic Corporation ou Intertrust Technologies. Nous avons été les premiers à relancer l’idée du mécénat d’entreprise, avant les investissements d’EDS ou d’Andersen Consulting. Mais, contrairement à eux, notre expérience nous donne une longueur d’avance.Avez-vous connu des échecs ? (Sourire) Pour le moment, aucun. Mais ça arrivera bien un jour.Quels types de start-up vous intéressent ? Nous recherchons des start-up qui travaillent dans six domaines : la sécurité, la performance des réseaux, les technologies et les niches de contenu, l’e-commerce, les navigateurs et la mobilité de l’Internet. Nous voulons être présents sur la nouvelle génération Internet, accessible à partir d’un terminal nomade. Quant à notre philosophie, elle tient en deux questions : que peut nous apprendre ce partenaire industriel ? Que pouvons-nous lui apporter ? Pour cette dernière réflexion, nous l’aidons à grandir en l’aidant dans sa distribution, pour passer d’un marché à l’autre, comme par exemple dans le cas de Sportline, un site américain d’actualité sportive, décliné en Europe sous le nom de Sports.com.Quelles sont vos ambitions en France ? Nous considérons la France comme un pays formidable pour ses qualités technologiques. Pas seulement comme un marché énorme. Intervenir dans l’Hexagone participe aussi de notre philosophie : nous ne voulons pas acquérir que de la technologie américaine. Surtout quand la vôtre peut être meilleure, comme c’est le cas pour NetToll ou Imediation.Vous évoquez le m-commerce parmi vos priorités. Est-ce à dire que vous pourriez financer Webraska et K-Mobile ? Cest typiquement le genre de compagnies qui nous intéressent.Allez-vous les démarcher ? No comment.

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Propos recueillis par Vincent Bussière