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John Riccitiello (Electronic Arts) : ‘ Tous les éditeurs français sont à vendre et pour un prix relativement faible ‘

Cette année, le numéro un mondial des éditeurs de jeu vidéo entend poursuivre sa croissance à deux chiffres malgré la crise. Son PDG, John Riccitiello, n’exclut pas des acquisitions afin de conforter son avance.

Cette année, le marché du jeu vidéo semble prêt à un mouvement de consolidation. Êtes-vous acheteur ?D’abord, il y a des raisons à ce mouvement de consolidation dans notre industrie : le marché continue à croître, mais il y a certainement beaucoup de petites entreprises mal financées, qui n’ont pas les ressources
suffisantes pour survivre sur ce marché et surtout qui n’ont pas les bons jeux. Du point de vue d’EA, on regarde au niveau stratégique les éditeurs qui ont des bons jeux, des capacités de développement importantes et un management
fort. S’ils ne possèdent pas ces caractéristiques, nous ne sommes pas intéressés et nous attendrons simplement qu’ils fassent faillite pour prendre leur part de marché gratuitement.Avez-vous vu justement des éditeurs qui ont pour EA le bon profil pour une acquisition ? Je pense que tous les éditeurs français sont à vendre et pour un prix relativement faible si l’on considère la valeur de leurs bons aux porteurs cotés en Bourse. Plus généralement, s’il y a une acquisition attractive sur
le marché, on la fera, mais pour l’instant notre conservatisme sur les critères de choix gagne le pas sur le reste.Sega est a vendre. Vous êtes intéressé ? On ne les achètera pas. Il est beaucoup moins cher de prendre leur part de marché dans les jeux vidéo à Wal-Mart [le plus grand distributeur mondial, NDLR] plutôt qu’à la Bourse de Tokyo.Votre désaccord avec Microsoft sur le service en ligne Xbox Live affecte-t-il l’investissement d’EA sur Xbox ?Pas du tout. Nous sommes le premier éditeur mondial sur Xbox. On doit d’ailleurs publier autant de titres que Microsoft tout en générant plus de ventes. Donc nous sommes contents de notre business autour de la Xbox.
Simplement, on n’est pas d’accord sur le modèle du service et le fait que Microsoft contrôle la relation avec le client. C’est comme si vous étiez obligé d’acheter vos films chez Sony parce que vous avez un lecteur de DVD
Sony.EA revient dans les jeux en ligne avec EA Sports On-line pour PlayStation. Qu’avez-vous appris de votre échec avec EA.com ? On a appris que tous les titres ne marchent pas en ligne. On a aussi développé une technologie autour de la facturation, des micro-paiements et des services bien plus avancée que celle de Microsoft aujourd’hui. Mais cela reste
encore au stade de l’expérimentation et on ne sait pas quand cela générera des revenus.Certains comparent l’industrie des jeux vidéo à celle du cinéma. Comment voyez-vous cette convergence ?Le monde des jeux vidéo et le cinéma ont le même point d’origine : créer du contenu pour une audience aussi large que possible. Il y a cinq ans, il était inhabituel de vendre un jeu à plus de 500 000 exemplaires
et un super hit atteignait 1 million. Aujourd’hui, c’est plutôt 5 et 10 millions d’unités, respectivement. Et dans 5 ans, nos meilleurs jeux atteindront entre 25 a 30 millions de copies. A raison de
5 utilisateurs par jeu en moyenne, le public atteint est très similaire a celui d’un bon film.

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Propos recueillis par Jean-Baptiste Su (Silicon Valley Newswire)