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Jean-Marc Czaplinski (BNF) : ‘ Ignoré à l’origine, le Web tient aujourd’hui une place prépondérante ‘

La Bibliothèque nationale de France procède au renouvellement complet de son parc informatique. Elle affronte également la montée en puissance du Web.

Le département des systèmes d’information de la BNF compte une centaine de personnes hors infogérant. Le service études et développement (43 personnes) est garant des évolutions du système d’information dans le cadre de la mise
en ?”uvre d’un plan de développement logiciel annuel, arbitré par la direction générale. Le service support et production (47 personnes) est responsable de la qualité de service fournie, tant au niveau de l’assistance aux utilisateurs que de
la gestion de l’infrastructure matérielle ou des applications opérationnelles. Un même chantier les occupe actuellement : le renouvellement du parc.01 informatique : Ce renouvellement porte-t-il sur le matériel ou le logiciel ?Jean-Marc Czaplinski : Les deux. Le site François-Mitterrand a ouvert ses portes en 1997, avec une infrastructure acquise en une seule fois. Par conséquent, matériel et applicatifs arrivent à obsolescence en même
temps. La disparition de certains fournisseurs ?” Fore, Sequent, Madge, etc. ?” posait des problèmes de maintenance à moyen terme. Depuis deux ans, nous sommes entrés dans une logique budgétaire d’amortissement, et donc de
renouvellement par tranches.Quelle est la part du développement spécifique ?Compte tenu de la nature de nos métiers, de nombreuses applications reposent sur du spécifique. Par exemple, une seule bibliothèque par pays assure le dépôt légal. Il s’agit aussi de maîtriser le jargon technique des
bibliothécaires. Constituée pour une d’informaticiens et pour l’autre de bibliothécaires de formation, l’équipe fonctionnelle, placée en amont, rédige et encadre la rédaction des spécifications informatiques, et réceptionne les applications.Quelle place tient alors Internet ?Absent lors des premières études de besoin en 1994, il tient, aujourd’hui, une place prépondérante. Lecteurs, étudiants et chercheurs accèdent, depuis le Web, à un catalogue de plus de 10 millions de volumes imprimés et
350 000 titres de périodiques. Pour la partie ‘ bibliothèque numérique ‘, Gallica présente 95 000 documents numérisés. L’exposition virtuelle a été proposée, en one shot, à
l’ouverture de la BNF. La numérisation se poursuit.Où en est l’idée d’un dépôt légal numérique ?De plus en plus de documents se présentent nativement en version numérique. Pourquoi, dès lors, ne pas les recevoir et les archiver tels quels, et les introduire en entrée ou en milieu de chaîne ? Cela suppose toutefois de
relever un certain nombre de défis techniques et organisationnels. Le dépôt légal des sites Web ?” autre sujet brûlant ?” en est encore, lui, à la phase d’expérimentation. Côté DSI, il faut réfléchir à l’infrastructure à mettre
en place pour accéder à ce type de données et le stocker. Si les documents papier posent des problèmes physiques de conservation, les documents numériques soulèvent aussi des contraintes de stockage sur le long terme.Comment gérer le succès du site Web ?L’audience du site a doublé entre 2001 et 2002, passant de 10 000 visites par jour à 20 000. Ce trafic pèse sur l’infrastructure, initialement destinée avant tout à la messagerie et dimensionnée pour 2 Mbit/s.
Depuis que Gallica propose le téléchargement, les sollicitations externes se sont amplifiées. Nous observons des charges importantes la nuit hors Europe ?” principalement depuis les Etats-Unis.

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Xavier Biseul