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Jacques Le Marois (Mandrakesoft) : ” L’introduction en Bourse ne changera pas notre stratégie “

L’éditeur de distributions Linux MandrakeSoft sera coté au Marché Libre Euronext à partir du 3 août prochain. Son président, Jacques Le Marois, nous explique le sens de cette opération.


01net. : Pourquoi vous introduisez-vous en Bourse ?
Jacques Le Marois : D’une part, il y a une pression des utilisateurs et des contributeurs, qui ont formulé des demandes dans ce sens. La Bourse constitue le moyen le plus rapide et le plus simple de muscler nos relations avec eux. D’autre part, c’est bien entendu une alternative à un placement privé, puisque les capitaux-risqueurs ont de gros problèmes, et qu’il est devenu difficile de trouver des fonds.Pourtant, la Bourse ne se porte pas bien en ce moment. Avez-vous fait ce choix après avoir essuyé des refus de la part d’investisseurs privés ? Nous n’avons pas vraiment cherché d’argent chez les capitaux-risqueurs. L’introduction en Bourse est une solution plus rapide et plus simple. Le fait que le marché soit déprimé permettra aux contributeurs d’entrer plus facilement dans notre capital.À quoi va servir cette introduction en Bourse ? Marquera-t-elle un changement de stratégie ?À l’issue de la levée de fonds, nous poursuivrons notre stratégie actuelle, qu’il s’agisse de l’offre logicielle ou des services, en mettant l’accent sur le développement international. Dans notre domaine, le succès repose toujours sur l’alliance du produit et du service : support et conseil. Ces deux activités sont indispensables pour être crédible auprès des grandes entreprises.C’est donc sur la vente de vos distributions que vous allez vous appuyer ?Même si c’est très difficile à chiffrer, nous estimons que Mandrake Linux a plus de 1,7 million d’utilisateurs dans le monde aujourd’hui. Notre distribution a bénéficié dès le début d’une réputation de facilité d’emploi qui lui a aussi fait tort pour gagner les serveurs.Comptez-vous développer une activité de SSII ?Nous ne sommes pas et ne serons pas une SSII, nous n’effectuerons pas de développement d’application sur mesure. Notre activité, c’est le développement de notre distribution, et le service.Vous insistez beaucoup sur le rôle des contributeurs dans cette introduction, allez-vous leur proposer des actions gratuites ou à prix réduit ? Nous n’avons pas de solution magique pour faire participer les contributeurs au capital. Leur fournir des actions à prix réduit n’est d’ailleurs pas une mesure légale. Nous considérons que la relation avec les contributeurs n’a pas à être rémunérée. Mandrake fournit tous ses codes de développement en Open Source, et invite les développeurs qui le souhaitent à collaborer. Jusqu’ici, ce modèle a très bien fonctionné, puisque nous travaillons avec plusieurs centaines de développeurs, et que les quarante versions localisées de Mandrake Linux, par exemple, ont été réalisées par des bénévolesMandrakeSoft a procédé à une restructuration au printemps, était-elle liée à des difficultés financières ?Absolument pas. L’entreprise est effectivement passée de 150 collaborateurs à 120. Cette mesure était l’effet d’une divergence stratégique de fond avec la direction des équipes américaines qui voulait orienter l’activité de la société vers la formation en ligne (e-learning). En avril, le CEO américain, sa direction et les équipes qu’il avait embauchées nous ont quittés, et MandrakeSoft s’est recentré sur son métier d’éditeur.

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Propos recueillis par Renaud Bonnet