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Israël : le Dôme de fer piraté par la Chine?

Certaines données sensibles d’entreprises impliquées dans la mise en place du système de défense aérienne israélien auraient été compromises. Des hackers chinois sont suspectés.

Selon le blog KrebsonSecurity, de nombreuses informations confidentielles concernant le système de défense antimissile israélien ont été piratées entre octobre 2011 et août 2012. Plus de 700 fichiers auraient été dérobés à trois entreprises travaillant à l’élaboration du Dôme de fer. Les données concernent des missiles, des roquettes balistiques, mais également des drones. 

Les mails du PDG d’Elisra piratés

Selon l’agence de sécurité américaine CyberESI, les compagnies victimes de l’attaque sont Elisra Group, Israel Aerospace Industries, et Rafael Advanced Defense Systems. La première est spécialisée dans la communication et la surveillance électronique, la seconde dans l’aéronautique, et la troisième dans l’armement. Pour Joseph Drissel, fondateur de CyberESI, le mode opératoire est caractéristique d’un groupe de hackers travaillant vraisemblablement pour l’armée chinoise (Armée populaire de libération).

L’une des techniques utilisées par les pirates est le phishing par email. Ils ont ainsi réussi à obtenir des codes et autorisations permettant d’accéder à de nombreux fichiers sensibles. Des centaines de mails, fichiers exécutables, en format Word, PowerPoint ou PDF ont pu être dérobés. Parmi eux, un document de 900 pages contenant les schémas et les spécifications techniques du missile Arrow 3, élaboré par l’américain Boeing en partenariat avec Israel Aerospace Industries (IAI). Certains des emails compromis émanaient directement des membres de l’exécutif d’Elisra Group, dont le PDG et le directeur de la technologie. 

L’unité 61398 dans la ligne de mire ?

Si le piratage semble avoir été mené hors de Chine, Joseph Drissel pointe du doigt un groupe de pirates travaillant pour le gouvernement chinois, l’unité 61398. Sans aucune existence officielle, elle serait intégrée au 3e département de l’état-major général de l’armée chinoise, dont les missions sont comparables à celles de la NSA aux Etats-Unis. Son effectif est estimé à 2.000 personnes.

Cette unité a déjà fait parler d’elle en février 2013, alors qu’elle était désignée par un rapport américain comme responsable de centaines d’attaques contre les Etats-Unis. Ses membres sont d’ailleurs dans le viseur du FBI (voir photo ci-dessous). Bien que les révélations interviennent en pleine opération israélienne à Gaza, les motivations de la Chine semblent être davantage stratégiques que politiques. Les informations récupérées pourraient bien avoir aidé le pays à développer sa propre défense : il y a une semaine, la Chine annonçait le succès d’un test de son système de batterie anti-missile

Source : KrebsonSecurity (en anglais)

À lire aussi : Comment les hackers chinois espionnent l’industrie spatiale française (11/06/14)

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Raphaël Grably