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IP v. 6, taillé pour les applications de demain

Les produits sont prêts, et la cohabitation avec IP v. 4 est définie. Si IP v. 6 n’apporte rien de plus qu’IP v. 4 en qualité de service, il est dimensionné pour les applications à venir : téléphonie sur IP ou consoles de jeux sur Internet.

À l’heure où IP v. 6 – la nouvelle génération du protocole IP qui mettra fin à la pénurie annoncée d’adresses Internet – prend pied en Asie et en Inde, l’Europe et les États-Unis multiplient les mises en ?”uvre expérimentales, en particulier dans le domaine de la recherche.Il faut dire que l’Asie, qui s’est vu attribuer peu d’adresses IP, ressent déjà la pénurie, et déploie activement IP v. 6, notamment le Japon : NTT Communications et l’ISP IJJ commercialisent des services IP v. 6, en mode natif ou encapsulé, depuis 2001. “Le gouvernement japonais finance les ISP fournissant des services IP v. 6, commente Mod Marathe, expert IP v. 6 chez Cisco. La Chine et l’Inde en sont aux premières étapes du déploiement d’IP v. 6.”En France, IP v. 6 est encore loin d’être une préoccupation des entreprises. Le successeur d’IP v. 4 devrait se matérialiser d’ici quatre à sept ans. À l’étude depuis plus d’une décennie, ratifié par l’IETF en 1998, IP v. 6 est intégré à certains routeurs depuis un an et demi. Les mécanismes de transition sont définis : on peut transporter IP v. 6 sur un réseau IP v. 4, et vice versa. “Toutes les briques sont là, mais le besoin ne se fait pas encore sentir”, résume Hector Avalos, directeur technique chez Juniper. Du moins, pas sur le Vieux Continent – ni aux États-Unis, largement pourvus en adresses IP v. 4.

La sécurité, améliorée

Le besoin en adresses n’explosera, en Europe, qu’avec la téléphonie mobile de troisième génération, quand une adresse IP devra être affectée à chaque abonné. Les entreprises, quant à elles, ont largement exploité les systèmes de traduction d’adresses (NAT, ou Network address translation) pour utiliser une même adresse publique comme support de plusieurs adresses privées. “S’il s’agit de navigation sur le Web ou de messagerie, il n’est pas besoin d’adresses supplémentaires, grâce à NAT, souligne Mod Marathe. Mais, pour des téléphones sur IP, des serveurs Web personnels, ou des équipements tels que des consoles de jeux sur Internet, IP v. 6 est nécessaire “. Car, avec un routeur NAT, les communications peer-to- peer sont impossibles. IP v. 6, en affectant une adresse publique à chaque poste, permettra des applications nécessitant un adressage unique, comme du travail collaboratif en mode d’égal à égal. Autre défaut de NAT : il rend une sécurisation par IPSec inopérante, puisqu’il modifie les paquets IP.Si IP v. 6 apporte davantage d’adresses, “contrairement aux idées reçues, il n’apporte rien de plus que IP v. 4 en matière de qualité de service”, martèle Mod Marathe. En revanche, il améliore la sécurité en intégrant de façon native la technologie IPSec. De plus, IP v. 6 comprend des mécanismes d’autoconfiguration, avec affectation dynamique d’adresses soit via DHCP, soit sans dialogue avec le serveur, l’adresse IP étant créée à partir du préfixe réseau et de l’adresse MAC. La gestion de la mobilité est également améliorée (routage direct au lieu de triangulation via un agent). Autant de fonctions qui simplifient les réseaux.En attendant, les entreprises ont tout intérêt à commencer à inclure IP v. 6 dans leurs critères de sélection de nouveaux routeurs, dans la mesure où cela n’engendre pas un surcoût important.

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Annabelle Bouard