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Les difficultés des opérateurs bouleversent le marché de l’hébergement

Integra est en liquidation judiciaire. Ses actifs en France sont repris par la société Seevia Consulting. Les centres d’hébergement de KPNQwest n’ont, eux, pas encore trouvé preneur.

Après la disparition ou le rachat des jeunes pousses, le marché de l’hébergement a été conquis en grande partie par les opérateurs. On leur attribue environ 60 % de parts de marché dans l’Hexagone. Pas étonnant, donc, que leurs difficultés financières aient eu de sérieuses répercussions sur le secteur ces derniers mois.L’effet le plus spectaculaire a été la mise en liquidation judiciaire de la société Integra (devenue Genuity) le 1er octobre dernier. L’ex-star française du nouveau marché, lâchée en août dernier par sa maison mère, n’a donc pas tardé à être acculée à la banqueroute. Le fournisseur américain de services internet, Genuity, qui l’a rachetée en juillet 2001, n’avait plus les moyens de financer sa filiale. La décision a été motivée par ses propres difficultés économiques, liées à l’annonce, par l’opérateur Verizon, de lui couper les vivres.

En France, trois opérateurs se partagent KPNQwest

Avant sa disparition, Integra a vu son chiffre d’affaires chuter de 13 % en 2001 soit 45 millions d’euros. Un recul qui s’est accéléré au premier trimestre 2002 (?” 42 %). De même, ses effectifs ont été sévèrement réduits en deux ans : elle employait entre deux cent cinquante et trois cents personnes au mois de juin dernier, contre près de mille en fin 2000. Les actifs de la société devraient être revendus séparément. Le fonds de commerce d’Integra France, qui représentait 13 % des ventes en 2001, a été ainsi acquis par la société de services Seevia Consulting pour un montant de 100 000 euros. Cette dernière récupère du même coup dix des quarante employés de l’hébergeur.La faillite de KPNQwest a également touché le marché. L’opérateur a été désossé et revendu par appartements. En France, les opérateurs KPN Telecom, Telia International Carrier et LDCom se sont partagé les actifs ?” réseaux et matériel ?” de l’opérateur américano-néerlandais. “Pour le reste, l’activité d’hébergement a disparu. Certains clients ont migré vers des entreprises concurrentes. D’autres, comme AOL, ont réintégré l’activité et racheté le matériel. Les locaux ?” loués pour la plupart ?” ont été récupérés par leur propriétaire”, affirme Guy Link, ex-responsable communication de l’opérateur en France. La société “possédait” des centres à Paris, Munich, Londres, en Italie et en Espagne. L’activité représentait environ 40 millions d’euros de revenus en Europe en 2001.Paradoxalement, le scandale financier qui touche l’opérateur Worldcom n’a, pour l’instant, pas eu de répercussions sur son activité en Europe. “Les difficultés rencontrées correspondent davantage à la dureté du marché. Mais il n’y a pas eu de défiance de la part des clients”, affirme Hervé Joste, chef de produits hébergement pour la France. Si Worldcom est sous la protection du chapitre 11 aux Etats-Unis, l’entité européenne, qui regroupe une trentaine de centres de données, n’est pas menacée. Elle annonçait même en septembre dernier pouvoir générer de la trésorerie en 2003.

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Olivier Discazeaux