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Internet mobile : l’UFC dénonce les tarifs excessifs à l’étranger

L’association de défense des consommateurs demande à Bruxelles d’intervenir pour réguler le prix du mégabit de données en itinérance.

En revenant de leurs vacances à l’étranger, certains consommateurs risquent d’avoir des surprises. S’ils ont surfé sur l’Internet mobile ou expédié quelques photographies à des amis, la note risque d’être salée. Car, si les tarifs d’itinérance (roaming) pour la voix ont baissé sous l’impulsion de la Commission européenne, ce n’est pas le cas des prix du roaming data.

L’UFC-Que choisir a décidé de monter au créneau sur ce dossier en cette fin d’été 2009. « Les opérateurs mobiles ont trouvé leur nouvel eldorado », lance-t-elle dans un communiqué.

D’après les catalogues en ligne des intéressés, hors forfait spécifique, le mégaoctet en itinérance est facturé entre 5 et 13 euros. Chez SFR, il coûte 7 euros depuis l’Europe et les Etats-Unis et 12 euros dans le reste du monde. Chez Orange, il est facturé 9 euros en Europe et 13 euros ailleurs. Bouygues est le moins cher, avec un tarif de 5 euros sur le Vieux Continent et outre-Atlantique, contre 10 euros environ dans le reste du monde.

Des sommes jugées excessives par l’association de consommateurs, qui rappelle que le prix de gros du mégabit de données est depuis le 1er juillet dernier de 1 euro maximum pour les opérateurs.

Des opérateurs « incapables de s’autoréguler »

L’UFC-Que choisir demande par conséquent à Bruxelles d’intervenir. « L’Europe a accepté, à la demande des opérateurs, de ne pas encadrer les tarifs au détail des data pour ne pas décourager leurs investissements dans la 3G. On voit aujourd’hui qu’ils sont incapables de s’autoréguler », regrette Edouard Barreiro, chargé de mission à l’UFC-Que choisir.

Une requête identique a été formulée auprès de Viviane Reding, la commissaire européenne à la société de l’information, le 11 août dernier par Facua, une association espagnole de consommateurs. Cette dernière vilipendait les tarifs de roaming de données pratiqués par les acteurs espagnols.

Ceux-ci facturent jusqu’à 11,60 euros le mégabit. A l’inverse, des opérateurs étrangers pratiquent auprès de leurs abonnés des prix bien plus bas, comme T-mobile, avec qui le mégabit coûte 1,79 euro en Angleterre. Ou « 3 », qui le facture 2,10 euros en Italie.

« Difficile d’estimer le juste prix »

« Il est difficile d’estimer ce que pourrait être le juste prix. Le prix de gros à 1 euro est un plafond. On sait que les tarifs négociés par les opérateurs sont parfois beaucoup plus bas. Un juste prix pourrait se situer autour de 1,80 euro toutes taxes comprises », estime le chargé de mission de l’UFC-Que choisir.

En juillet 2010, selon les souhaits de Viviane Reding, les opérateurs auront pour obligation d’envoyer des messages d’alerte à leurs abonnés dès que la facture du service atteint un certain seuil. Ils devront mettre en place un mécanisme permettant à leurs clients d’interrompre le transfert de données s’ils le désirent. En avril dernier, Luc Chatel, alors secrétaire d’Etat à la Consommation, était intervenu auprès des opérateurs français afin qu’ils mettent en place ces mesures de manière beaucoup plus rapide.

Aujourd’hui les opérateurs se contentent d’envoyer un SMS à leurs clients leur rappelant le coût des appels et des SMS dès qu’ils passent la frontière. « Alerter le consommateur est un devoir et ne doit pas les dédouaner d’être compétitifs », rappelle Edouard Barreiro.

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