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iBurst s’attaque aux réseaux du Wimax

Cette technologie s’est trouvé une niche en Australie. L’opérateur PBA l’utilise pour proposer un débit sans fil de 1 Mbit/s.

Dans le domaine de la transmission de données sans fil à haut débit, la bataille fait rage. Alors que le
Wimax poursuit sa quête de standards en Europe et ailleurs, iBurst, une technologie propriétaire de l’américain Arraycomm, s’est trouvé une place au soleil australien et
sud-africain. Ne traitant pas la voix mais opérationnelle, moins chère et mieux aboutie, la technologie iBurst vient jouer sur les terres ultraprotégées de l’UMTS, mais aussi du Wimax.Elle pourrait profiter de leurs faiblesses respectives. Le décollage de l’UMTS n’est pas aussi fulgurant que l’espéraient les opérateurs. Quant au Wimax, il n’est aujourd’hui disponible que grâce à des
antennes quelque peu imposantes, à placer sur le mur d’un bâtiment. En outre, il ne sera pas disponible sur des cartes PCMCIA avant la fin 2006. Enfin, il ne gère pas non plus le ‘ hand over ‘ (la possibilité de
passer d’une cellule à une autre), ce qui le cantonne, pour l’instant, à une solution sans fil et non pas mobile.

Deux à trois ans d’avance sur le Wimax

A l’inverse, à Sydney, c’est en totale mobilité que les abonnés au service iBurst, de l’opérateur Personal Broadband Australia (PBA), jouissent d’un débit de 1 Mbit/s. Il leur suffit de se procurer une
carte PCMCIA auprès de l’opérateur afin de bénéficier d’un forfait de 300 Mo pour environ 30 euros par mois. Ils peuvent ainsi traverser la ville (le service couvre 70 % de la population urbaine australienne) sans perdre
leur connexion.‘ iBurst est une technologie qui a au moins deux à trois ans d’avance sur le Wimax ‘, affirme Jonathan Withers, CTO de l’opérateur. Selon lui, même quand la nouvelle
version de Wimax (802.16e) permettant une vraie mobilité sera disponible, iBurst aura encore progressé.‘ L’Europe et l’Australie ont des schémas d’adoption de technologies profondément différents. Sur le Vieux Continent, les opérateurs préfèrent attendre une standardisation avant de
s’étendre, tandis que nous déployons d’abord, la normalisation vient après ‘,
remarque Jim Cooney, PDG de PBA. C’est le spectre de la vieille bagarre entre systèmes propriétaires et ouverts qui refait
surface. Sans compter que les opérateurs entendent bien protéger les investissements colossaux consentis pour la troisième génération de téléphonie mobile.Car, même si l’ensemble des acteurs du marché s’accorde pour qualifier le Wimax de complémentaire de l’UMTS, ces technologies d’accès sans fil viennent tout de même chatouiller les opérateurs 3G, surtout si
elles évoluent vers la mobilité, à l’instar d’iBurst. ‘ La 3G n’a pas pour but d’offrir du haut-débit tel qu’on le définit aujourd’hui et ne pourra jamais atteindre les débits proposés
par Wimax ou iBurst. En revanche, iBurst n’est pas fait pour des applications de voix, ce qui donne toute sa place à la 3G sur le marché ‘,
précise Jonathan Withers.Pour étendre sa technologie, l’opérateur australien a payé 6 millions d’euros pour les fréquences dans la bande des 1,9 GHz. Pour couvrir l’ensemble de la ville de Sydney, il a déployé une quarantaine de
stations de base tandis que les opérateurs UMTS en ont implanté entre 200 et 300 !Rappelons qu’en France les licences d’exploitation des fréquences pour l’UMTS ont coûté la bagatelle de 619 millions d’euros. Le prix du mégahertz n’est assurément pas le même partout, alors que
c’est pourtant une ressource rare sur toute la planète.

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Jérôme Desvouges