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HP redécouvre ses logiciels

Le géant américain réorganise son activité logicielle
La gamme NetAction regroupe les applications liées au commerce électronique et à Internet et cohabite avec les logiciels OpenView

HP était assis sur une mine d’or qu’il n’exploitait pas : une pléthore de logiciels méconnus, dispersés dans les divisions du groupe. Les voici désormais regroupés au sein de NetAction, une nouvelle famille logicielle, qui coexiste avec la gamme OpenView. Cette consolidation, qui fédère sous une même enseigne des produits à l’origine d’un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars (2 milliards d’euros, environ 4 % du chiffre d’affaires de HP), était en chantier depuis un an et apparaît alors que HP émet une alerte sur ses résultats. Faute d’être opportuniste, force est de constater que cette initiative tombe à point nommé dans un contexte où l’économie informatique s’appuie essentiellement sur les télécoms et Internet.

Bluestone, le serveur qui manquait

La nouvelle stratégie esquissée par HP semble des plus cohérentes : “Cette réorganisation se traduit par la naissance d’une suite logicielle qui regroupe nos solutions existantes, comme OpenCall, des applications destinées aux opérateurs téléphoniques, ou Security, notre offre de produits de sécurité. Mais nous entamons une nouvelle étape avec le serveur d’applications Bluestone. C’était la brique qui nous manquait”, détaille François Argouges, directeur commercial services et logiciels de HP France. L’acquisition de Bluestone en octobre dernier pour 450 millions de dollars (495 millions d’euros) permet en effet à HP de proposer une offre équivalente à celle d’IBM avec WebSphere ou de Sun avec iPlanet. Avec ce serveur J2EE, riche d’un moniteur transactionnel Java, HP est désormais en mesure de proposer une infrastructure exhaustive destinée à une clientèle variée, qui va du grand compte désireux de se doter d’une plate-forme de e-commerce au fournisseur de services pour Internet. HP dispose maintenant d’arguments de poids puisque, outre le serveur, la gamme NetAction comprend également Process Manager, un outil d’intégration d’applications connu précédemment sous le nom de Change Engine, ainsi qu’une nouvelle version de Chai, la machine virtuelle Java destinée aux périphériques mobiles. “C’est le moment de nous positionner pour les dix prochaines années, souligne Laurent Balaine, vice-président du marketing pour l’Europe de l’Ouest de HP. Les investissements des entreprises seront énormes et il faut être présent sur ce marché.”Une manière de faire oublier le peu de place accordé au logiciel ces dernières années.Désormais HP fait feu de tout bois. Avec NetAction, le géant n’hésite pas à entrer en concurrence avec certains de ses partenaires. Notamment avec BEA et son serveur d’applications Java WebLogic, livré préinstallé sur des machines HP. “C’est vrai, il y a maintenant un recoupement de gammes, reconna”t François Argouges, les relations vont devenir difficiles. Mais nous allons continuer le partenariat pour assurer le service de WebLogic sur nos matériels, ce qui, vu la taille du parc installé de BEA, est hautement rémunérateur. Et de poursuivre, NetAction, nous permet de proposer des offres packagées de nos différents produits, logiciels et matériels.”

Un nouveau volet technologique

L’annonce de NetAction est également l’occasion pour HP de promouvoir et de rappeler l’existence de E-Speak, sa technologie de services web. Opérationnelle depuis un an, elle est désormais officiellement mise en avant comme solution complémentaire à l’offre Java, même si HP, techniquement en avance sur tous ses concurrents, s’est fait devancer sur le terrain des annonces par Microsoft, Oracle et Sun. Cette gamme étendue de produits permet à HP de jouer sur tous les tableaux. Si avec Bluestone il entre dans le camp Java, E-Speak, lui, se place sur le terrain fertile de Microsoft. En effet, les E-Speak Engines, les plates-formes d’exécution des services web, communiquent par l’intermédiaire du protocole Soap et les services peuvent être publiés dans l’annuaire UDDI, deux standards créés et promus par Microsoft, IBM et Ariba (lire DM&R n?’454, page 9). Autre avantage, E-Speak est disponible en open source sur le site de HP. Une option qui, selon Pablo Sanders, architecte solutions de HP France, “sera génératrice de revenus indirects, issus principalement des services connexes au déploiement de E-Speak”. Enfin, autre man?”uvre habile, le serveur Bluestone sera, dans un proche avenir, modifié pour exécuter nativement les E-Speak Engines. Des développements complémentaires seront nécessaires pour les faire fonctionner sur des serveurs concurrents comme ceux de BEA ou d’IBM.

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Olivier Bibard