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Histoire d’une occasion manquée

Il sera toujours temps d’écrire l’histoire de France Télécom et de la concurrence lorsque se seront apaisées les querelles politiques. En attendant, force est de constater…

Il sera toujours temps d’écrire l’histoire de France Télécom et de la concurrence lorsque se seront apaisées les querelles politiques. En attendant, force est de constater que les dysfonctionnements sont nombreux. L’un des derniers en date, épinglé par un rapport du Sénat, est assez symptomatique d’un type de comportement que les Français ont, semble-t-il, rejeté lors de l’élection présidentielle : d’un côté, la décentralisation donne aux collectivités locales l’occasion de prendre en charge leurs équipements numériques. De l’autre… rien. Non seulement elles devront le faire sur leur budget initial, mais on découvre en plus que France Télécom et ses milliers d’établissements paient leurs impôts locaux… à l’Etat. Selon une anomalie héritée du passé, qui pourrait attirer, une fois de plus, les foudres de Bruxelles. Le Sénat, qui, par ailleurs, se déclare hostile à la privatisation de l’opérateur ?” comprenne qui pourra ?”, a beau jeu d’accuser l’Etat de ” décentralisation clandestine “, comme le titrait Les Echos le mois dernier.Et pour compléter ce tableau ubuesque, on apprend par ailleurs que Freeserve, filiale britannique de Wanadoo, attaque BT (Bristish Telecom) pour pratiques anticoncurrentielles dans l’internet à haut débit au Royaume-Uni. Tiens, c’est drôle, ça nous rappelle quelque chose en France ! Quant aux plaintes de Cegetel sur le retard que prend le dégroupage à cause de l’opérateur national, ce n’est qu’une pièce de plus au dossier : “L’obstruction actuelle au dégroupage n’est rien d’autre que la défense d’un monopole”, estimait la filiale de Vivendi dans Le Figaro. Seul constat au crédit de l’opérateur : ça ne se passe pas mieux au Royaume-Uni et en Allemagne. Selon les bons principes de l’adage populaire : quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console. Bref, quand on écrira cette histoire de France Télécom, de quoi se souviendra-t-on ? Peut-être d’une grande occasion manquée : celle qui aurait permis à la France de rattraper rapidement son retard d’équipement, alors qu’elle en avait tous les moyens…

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Luc Fayard