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Hervé Barge (ARH de Franche-Comté) : ‘ A l’hôpital le plus dur reste la coordination des moyens humains ‘

Ce passionné de grandes orgues se décrit volontiers comme un chef d’orchestre. Homme de terrain, il fait travailler ensemble médecins et informaticiens au sein de l’Agence régionale de l’hospitalisation de Franche-Comté pour moderniser
les systèmes informatiques de santé.

Décision Informatique : Votre MBA en management ne vous prédisposait pas à travailler dans le domaine informatique. Quel fut le déclencheur ?Hervé Barge : J’ai découvert le PC comme enseignant en BTS, dans le cadre du plan Informatique pour tous. Le reste n’est qu’affaire de rencontres, avec deux précurseurs de l’échographie, le professeur Francis Weil
et le docteur Jean Cattin. L’image exécrable d’une échographie pratiquée sur mon fils m’a convaincu que l’on pouvait améliorer cette technologie. Avec des chercheurs, j’ai donc travaillé à faire évoluer la compression d’image. Avant de devenir
gérant de l’entreprise Cira en 1996, et de proposer des systèmes d’échographie plus performants.Comment en êtes-vous arrivé à l’informatique hospitalière ?En 2000, je suis entré en contact avec des responsables de l’Agence régionale de l’hospitalisation de Franche-Comté, l’autorité de tutelle des hôpitaux de la région. Certains projets stagnaient, non pas faute de crédits, mais parce
que les informaticiens et les médecins ne se parlaient pas. L’Agence m’a alors proposé de piloter ces projets.Quelles ont été vos premières réalisations ?L’idée première a été de créer un réseau interhospitalier, fondé sur les connexions haut-débit du conseil régional. De nombreux outils ont alors été mis en place, comme la téléconférence multicast sur IP, un annuaire de médecins et
des dossiers médicaux en ligne. Très rapidement, il a également fallu penser une architecture centralisée, car les extranets se multipliaient, ce qui obligeait, par exemple, à saisir plusieurs fois le nom d’un patient.En quoi le serveur d’identités open source Ideopass est-il un élément clé de votre architecture ?Parce qu’il permet à un serveur central de partager des données médicales avec des serveurs distants. Lesdites informations ne sont diffusées qu’avec l’accord du patient concerné. Ideopass a été développé en licence GPL par SQLI et
par Ilex qui s’est chargé du module d’authentification.Rêvez-vous à un système d’information médical parfait ?Nous avons voulu être pragmatiques, en avançant pas à pas. Avec le partage et l’échange de données médicales, la qualité de la prise en charge du patient a été améliorée. Cela n’aurait pas été possible sans le soutien de ma
hiérarchie, des médecins et des informaticiens.Quelle leçon tirez-vous de cette expérience ?J’ai compris qu’à l’hôpital, les choix techniques ne sont pas difficiles à opérer. Le plus difficile reste la coordination des moyens humains. Sans cela, les prises de décisions restent bloquées. Le progrès essentiel est la mise en
réseau de données médicales partagées.

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Francisco Villacampa