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Guerre ouverte sur les serveurs Unix milieu de gamme

IBM et Sun Microsystems lancent cette semaine de nouveaux serveurs Unix de milieu de gamme. Le premier part à la conquête de parts de marché, en jouant la carte du prix. Sun mise sur les performances.

Après avoir remanié l’an passé leurs serveurs haut de gamme respectifs, les constructeurs IBM et Sun lancent cette semaine des machines Risc-Unix moyen de gamme. Elles seront destinées aux grosses PME-PMI et aux départements de grands comptes.Ainsi, IBM a présenté aujourd’hui aux Etats-Unis, le p670, un serveur pouvant accueillir jusqu’à 16 processeurs Power4 et jusqu’à 128 Go de mémoire vive. Big Blue y ajoute l’argument du prix : une configuration à quatre processeurs, avec deux disques de 18,2 Go remplaçables à chaud et un lecteur de CD-ROM/DVD-Rom, est facturée environ 178 280 dollars.” Le p670 reprend une architecture identique à celle du p690 “Regatta”. Il exploite les dernières puces Power4 pour serveurs d’IBM, cadencées à 1,3 GHz, et intègre des technologies qui n’étaient disponibles à ce jour que sur les mainframes, déclare Pascal Nicole, chef de produits pSeries chez IBM France. Il est ainsi possible de construire d’une à seize partitions logiques, permettant de faire fonctionner plusieurs instances de systèmes Unix ou Linux. L’objectif est d’aider les entreprises à consolider leurs serveurs dans une seule machine, afin d’économiser des coûts de maintenance, d’exploitation et de sécurité. “En ouvrant une guerre des prix, IBM cherche à gagner des parts de marché sur le segment Unix moyen de gamme, face aux constructeurs HP et Sun.” Au quatrième trimestre 2001, sur la zone Europe et sur le marché des serveurs Risc-Unix, IBM a réalisé environ 75 % de son chiffre d’affaires sur le haut de gamme, avec les modèles p680/690 et sa solution Cluster 1600 “, observe Karen Benson, analyste au cabinet Gartner Group et d’ajouter : ” Le p670, avec son tarif très agressif, vise à gagner des parts de marché sur le secteur des serveurs milieu de gamme où HP et Sun sont premiers. “

Sun vise le haut de gamme

Dans un contexte économique difficile pour ses principaux clients (les telcos et les services financiers), Sun répondra à IBM, mardi, avec l’annonce de ” Starkitty “, un serveur défini comme “un moyen de gamme ultraperformant, voire une entrée au segment haut de gamme”, selon Dario Wiser, directeur marketing produits chez Sun.” Avec Starkitty, nous comblons un trou dans notre gamme de serveurs Unix. Notre milieu de gamme est constitué des serveurs SunFire 3800, 4800 et 6800, alignant jusqu’à 24 processeurs UltraSparc. Dans le haut de gamme, Starcat peut accueillir jusqu’à 72 processeurs UltraSparc III, explique Dario Wiser. Starkitty se situe au milieu, avec des programmes de mise à jour lui permettant d’atteindre le niveau de performances de Starcat. “A l’instar de son concurrent, Sun fournit à ses clients la possibilité d’un partitionnement logique, mais aussi physique. “Avec l’arrivée de Solaris 9 le mois prochain, nos clients pourront également opérer un partitionnement applicatif, afin d’obtenir plus de granularité dans l’affectation des ressources de nos machines”, déclare Dario Wiser.Malgré deux derniers trimestres particulièrement difficiles, Sun demeure le numéro un du marché des serveurs Risc-Unix au niveau mondial. En 2001, ce marché a atteint 7,1 milliards de dollars en valeur sur la zone Europe, selon le cabinet Gartner Group. Sun a emporté 32 % du gâteau contre 29 % pour HP et 19 % pour IBM.De son côté, HP a déjà renouvelé sa gamme de serveurs l’année dernière, proposant notamment les serveurs moyen de gamme rp7410 en février et rp8400 en septembre.” HP a toujours été très fort sur le milieu de gamme Unix, estime Régis Nottet, directeur marketing produits et services d’entreprise au sein de HP. Selon les années, nous nous partageons le leadership avec Sun. Le p670 d’IBM ne propose rien de très nouveau : nous proposons des outils de consolidation (partitionnement logique, physique et applicatif) sur toute notre gamme depuis plusieurs mois, par exemple. Cette approche sera poussée un cran plus loin avec la venue des architectures Itanium Mc Kinley. Nous pourrons alors proposer à nos clients de faire tourner des applicatifs Unix et Windows sur la même machine. Cela leur permettra d’économiser jusqu’à 30 % de leurs coûts informatiques. “

Des prix à la baisse

IBM adoptera lui aussi Itanium. Sun préfère, quant à lui, conserver son architecture UltraSparc. “Quel intérêt de faire tourner des applicatifs Windows et Unix sur la même machine, si l’on doit payer un ingénieur NT et un ingénieur Unix pour l’administrer ? Les coûts d’amortissement des machines Wintel ne sont pas les mêmes que ceux d’une machine Unix, et on n’utilise pas ces matériels pour les mêmes raisons. La validité de ce modèle économique n’est pas vérifiée”, tranche Dario Wiser.Une seule chose est sûre : la volonté d’IBM de prendre le leadership sur le marché Unix devrait tirer les prix vers le bas. ” Nous sommes déjà numéro un dans quatre pays d’Europe (NDLR : dont la Suisse et la Pologne). Notre objectif est de devenir numéro deux au monde avant la fin 2002 et numéro un avant la fin 2005 “, lance Eric Taillard, responsable division Unix chez IBM. Avec larme du prix, va sans dire…

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Antonin Billet