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GPS, GSM, RFID : la filature électronique est lancée !

On connaissait déjà le GPS ; les opérateurs de téléphonie mobile franchissent un nouveau pas en commercialisant un service de géolocalisation qui permet aux entreprises de surveiller les équipes nomades.

Quel directeur commercial n’a pas rêvé de suivre à la trace ses vendeurs terrain, ou un directeur technique ses techniciens de maintenance sur site ? On connaissait déjà le GPS, qui, couplé à un GSM, permet de localiser les
véhicules des collaborateurs, mais aussi d’indiquer les temps d’arrêt, voire la vitesse moyenne du parcours.En cette rentrée, les opérateurs de téléphonie mobile ont franchi un nouveau pas. Orange, SFR et, bientôt, Bouygues Télécom commercialisent un service de géolocalisation permettant aux entreprises de surveiller leurs équipes nomades.Muni d’un simple GSM et d’une carte SIM dédiée, le collaborateur filé apparaît sur fond de carte. Un système d’alerte permet même d’avertir l’employeur quand le salarié entre dans une zone
prédéterminée. Avec l’offre ‘ SFR Localisation ‘, la précision serait, au mieux, de 500 mètres, contre 10 mètres pour le GPS.Pas de quoi savoir si M. Martin se rafraîchit au Café des sports entre deux rendez-vous clientèle, mais tout de même ! En Angleterre, le site Childlocate permet déjà aux parents anxieux de suivre en temps réel leurs chères têtes
blondes.Devant l’aspect intrusif de ces nouvelles offres, les opérateurs se retranchent derrière les textes législatifs. Les géolocalisés doivent préalablement donner leur consentement (directive européenne du 12 juillet 2002), et
le traitement des données nominatives faire l’objet d’une déclaration à la Cnil.En dépit de ces garde-fous, les risques de cybersurveillance sont réels. D’autant que le GPRS et, surtout, l’UMTS nous promettent des connexions permanentes à haut débit. A quand le ‘ droit à la déconnexion ‘
réclamé par Jean-Emmanuel Ray, professeur de droit à Paris-I ?Autre technologie potentiellement liberticide : les marqueurs électroniques RFID. Si la traçabilité des boîtes de petits pois se justifie dans le cadre de la gestion de la chaîne logistique, celle des acheteurs beaucoup moins. Le
récent scandale soulevé par l’initiative du distributeur Tesco l’a rappelé à point nommé. Les clients qui s’approvisionnaient en nouveaux rasoirs Gillette étaient automatiquement photographiés.

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Xavier Biseul