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Google-Chine, un match d’intimidation ?

On peut admirer le géant d’Internet pour son innovation permanente. Ou le détester pour son omniprésence et sa centralisation des données personnelles… Mais on peut difficilement…

On peut admirer le géant d’Internet pour son innovation permanente. Ou le détester pour son omniprésence et sa centralisation des données personnelles… Mais on peut difficilement imaginer Internet sans Google. C’est pourtant ce qui risque d’arriver aux internautes chinois. Car le 12 janvier, Google a annoncé officiellement qu’il pourrait se retirer intégralement du marché chinois. Le tout sur un fond d’affaire de cyberespionnage digne d’un roman.En 2006, Google a lancé la version chinoise de son moteur de recherche, Google.cn. Pour se conformer à la législation locale, il a accepté d’effectuer un filtrage des résultats de recherche. Google justifie sa décision en déclarant : “ les bénéfices d’un accès élargi à l’information pour les internautes en Chine contrebalançaient notre inconfort à censurer certains résultats ”.

Une cyberattaque

Aujourd’hui, Google décide que trop, c’est trop : il n’y aura à l’avenir plus de censure sur le moteur de recherche. Et si cela force l’entreprise à quitter le pays du milieu et abandonner Google.cn, tant pis. Quelle entreprise, autre que Google, peut s’offrir le luxe de se refuser l’accès à cet immense marché ? La décision n’a d’ailleurs pas fait l’unanimité entre Sergueï Brin, l’un des deux fondateurs de Google, persuadé qu’il faut être ferme, et Eric Schmidt, le PDG, qui prône la voie “ business is business ”.Mais si Google se révèle aujourd’hui si vitupérant, c’est aussi qu’il affirme avoir connu en décembre 2009 une cyberattaque d’une technicité sans précédent, dont l’un des buts était de récupérer des données sur des défenseurs chinois des droits de l’homme. Une vingtaine d’autres entreprises implantées en Chine en auraient également été la cible. Selon nombre d’experts en sécurité, dont la société McAfee, les ressorts techniques de l’attaque, connue sous le nom de code Aurora, seraient sans commune mesure avec ceux qu’utiliserait une simple bande de pirates. De là à y voir une action orchestrée par le gouvernement chinois, il n’y a qu’un tout petit pas… que Google franchit en utilisant cette attaque pour expliquer son départ potentiel du marché. En attendant, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le moteur de recherche Google.cn est encore disponible en Chine… et censure toujours les résultats

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Stéphane Viossat