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George Bush, nouvelle victime du Google Bombing

En tapant ‘ miserable failure ‘ dans Google, les internautes ont la surprise d’être redirigés vers le site de la Maison Blanche. Pour arriver à leur fin, les auteurs de ce détournement ont simplement tiré parti
du fonctionnement du moteur de recherche.

Google serait-il victime de son succès ? L’incontournable moteur de recherche est de plus en plus la cible de plaisanteries et manipulations en tout genre. Dernier exemple en date : en tapant miserable
failure
(misérable échec) dans le formulaire de recherche, la page de résultats propose en première position un lien vers la biographie officielle de George W. Bush, sur le site de la Maison Blanche.Les initiés appellent cette pratique le google bombing. Le principe est simple : il consiste à se grouper et à exploiter le fonctionnement de Google pour mieux le détourner. Pour afficher ses résultats, le
moteur de recherche s’appuie effectivement sur le PageRank, un classement des sites qui prend en compte leur contenu mais aussi le nombre de liens y menant.Ces liens étant considérés comme des votes, plus un site dispose de liens, plus Google considère qu’il est populaire et digne d’intérêt pour les internautes. Mais la médaille à son revers : si un nombre suffisant
d’internautes s’accordent entre eux, ils peuvent alors finir par influencer artificiellement les résultats et générer une réponse précise pour un mot-clé donné.

Une manipulation qui n’inquiète pas officiellement Google

La méthode aurait été imaginée en 2001 par Adam Mathes, un animateur de blog qui s’était amusé à propulser le site d’un de ses amis en tête des résultats, avec un mot-clé peu flatteur. En janvier dernier, en plein bras de
fer à l’ONU entre partisans et opposants à l’intervention militaire en Irak, quelques informaticiens américains avaient également décrédibilisé la France par moteur de recherche interposé.En tapant french military victories (victoires militaires françaises), Google renvoyait ainsi vers des sites condamnant vertement la position française… Quelques mois après, d’autres internautes
étaient parvenus à associer les mots weapons of mass destruction (armes de destruction massive) à des pages Web proposant des blagues sur les recherches infructueuses de l’armée américaine.Dans le cas de George W. Bush, le Google Bombing franchit toutefois une nouvelle étape. Cette fois, la campagne relève d’une véritable opération commando, lancée le 27 octobre dernier par
George Johnson, l’auteur dOld Fashioned Patriot, un site clairement anti-Bush. ‘ Notre but est de mettre “W” en tête des résultats ‘, annonçait alors l’auteur, qui
a tenu pendant deux mois la chronique de la mise en ligne des liens jusqu’à la victoire finale.Du côté de Google, on ne semble pas s’émouvoir de ces nouvelles pratiques, pourtant susceptibles de nuire à la pertinence de son outil. Interrogé par le New York Times, Craig Silverstein, directeur
technique de Google, affirmait sans sourciller que ‘ l’entreprise ne voit rien de mal dans le fait que le public utilise le moteur de recherche de cette façon ‘.Mais, en coulisse, il n’est pas certain que l’opération soit considérée avec autant de philosophie. On imagine le chaos que le Google Bombing pourrait entraîner si les entreprises venaient à
systématiser cette technique pour dénigrer leurs concurrents…

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Didier Forray