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Gandi et ses noms de domaine sont à vendre

Fondé en 1999 par Laurent Chemla et Valentin Lacambre, le gestionnaire de noms de domaine Gandi est à vendre. Mais, face au prix demandé, certains acquéreurs potentiels ont déjà renoncé.

Au printemps 2000, la France s’éveillait encore lentement à Internet. A cette époque, Laurent Chemla, l’un des quatre fondateurs du gestionnaire de noms de domaine (registrar) Gandi, prenait la plume dans les colonnes du
Monde pour une bien singulière confession : ‘ Je suis un voleur. Je vends des noms de domaine. Je gagne beaucoup d’argent en vendant à un public qui n’y comprend rien un simple acte informatique qui
consiste à ajouter une ligne dans une base de données. ‘
Cinq ans plus tard (fortune faite ?), la société qu’il avait créée avec Valentin Lacambre, Pierre Beyssac et David Nahmias truste la première place du marché français, grâce à des prestations assez compétitives (noms de domaine à
12 euros hors taxes). Mais Gandi est à vendre. Car ceux qui se rêvaient en hérauts d’un Internet libertaire ont, semble-t-il, mal vécu le passage à une économie de marché. ‘ Les dissensions entre les quatre actionnaires
de départ sont trop importantes pour que l’entreprise poursuive son chemin en l’état ‘,
a déclaré au quotidien économique Les Echos Laurent Chemla, les profits réalisés par la société étant jugés
‘ illégitimes ‘ par deux des quatre fondateurs.Résultat, le dossier de la vente de Gandi a été confié au cabinet d’avocats Bersay & Associés. Mais les exigences financières sont pour l’heure tellement importantes qu’elles auraient déjà découragé plus d’un acquéreur potentiel.
‘ Au prix évoqué [on parle de 12 à 13 millions d’euros, NDLR], nous ne sommes pas intéressés. C’est trop cher, confie Octave Klaba, directeur technique du registrar OVH (également hébergeur
de 01net.).
De plus, si l’on reprend une société comme Gandi, il faut avoir une vision claire de ce que l’on entend faire avec. Et ce n’est pas chose facile, tant le succès de Gandi est attaché à son positionnement
marketing et à la personnalité de certains de ses fondateurs. ‘
A l’initiative de ses cofondateurs, dont Valentin Lacambre (à l’origine de la création de FIL, Fédération Internet et libertés), Gandi soutient en effet certains pans de l’Internet solidaire et coopératif, comme l’hébergeur Gitoyen. Et
nul ne sait ce quil adviendra de ces actions avec le nouveau repreneur.

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Philippe Crouzillacq