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Free, libre comme l’air, simple comme bonjour

Le fournisseur d’accès à internet devenu opérateur télécoms alternatif, a su créer un modèle économique rentable en débutant par le gratuit. Une approche modeste qui finit par payer.

FAI

En choisissant dès 1998 d’être opérateur télécoms et fournisseur d’accès, Free estime avoir inventé le premier modèle économique rentable d’accès à internet. La modestie et la simplicité payent aussi sur internet. Face aux stars de l’accès, les AOL, Wanadoo, Tiscali et autre Club-Internet, le très discret fournisseur d’accès Free peut, depuis le mois d’avril dernier, se targuer de générer un résultat net positif, avec quelque 2,5 millions d’utilisateurs, dont plus de 50 % de comptes actifs. “Notre chance est d’avoir eu des moyens “limités”, qui nous ont conduits à investir plutôt dans la technologie que dans l’image”, explique-t-on chez Free. Lancé en avril 1999, la société est une filiale du groupe Iliad, spécialiste de la télématique, éditeur de 3615 Annu (mais aussi de services internet comme la société d’hébergement Online.net ou le courtier d’assurance en ligne Assunet.fr).La filiation en dit long sur le succès de l’entreprise. “Nous avons appliqué au web le modèle économique du kiosque Minitel”, résume Olivier Rosenfeld, directeur financier du groupe Iliad. Entendez par là que Free dégage les mêmes marges sur internet que celles qui ont fait la gloire des messageries télématiques dans les années quatre-vingts. Son secret : le fournisseur d’accès est aussi opérateur alternatif. Entre août 2000 et avril 2001, Free a en effet déployé son propre réseau, via sa filiale Free Telecom, détentrice comme Cegetel ou Tele2 d’une licence d’opérateur. Les investissements technologiques ont été financés par l’activité Minitel, et appuyés par l’entrée au capital de Goldman Sachs, à hauteur de 15 millions d’euros, en mai 2000.Selon Michael Boukobza, directeur général adjoint de Free, le déploiement d’un réseau en propre permet de dégager une rentabilité cinq fois supérieure à celle obtenue par un Club-Internet, un AOL ou un Tiscali. Positionnés en bout de chaîne, ces FAI très médiatiques revendent aux internautes les minutes de trafic de France Telecom, avec une marge brute d’environ 10 %. Free fait même mieux que le leader Wanadoo, qui, certes bénéficie avec France Telecom d’un opérateur maison, mais dont une partie des marges d’exploitation est absorbée par Transpac, l’opérateur de transmission de données de la société publique. Autre originalité : Free a axé son développement sur une offre d’accès gratuit, au moment où la concurrence cherche à valoriser ses utilisateurs, en leur proposant de nouveaux services payants inclus dans une panoplie de forfaits. “Notre investissement prioritaire dans le déploiement du réseau nous a contraints à une offre monoproduit, note-t-on chez Free. Une fois l’interconnexion achevée, nous avons lancé à l’été 2001 le forfait 50 heures à 14,94 euros.”Avec ces deux offres, Free pense couvrir tout le marché. En attendant le haut débit, pour lequel le fournisseur d’accès prépare une offre. Et dont le lancement dépend de l’issue du bras de fer engagé entre l’ART et France Telecom sur la baisse des tarifs de location de la fameuse boucle locale, ou l’accès direct à l’abonné.Concurrents : Wanadoo, Tiscali, AOL et Club-Internet

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SF