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Facebook se fait envahir par les trolls gouvernementaux, mais reste les bras ballants

Une ancienne employée estime que le réseau social n’agit pas suffisamment face aux campagnes de désinformation qui fleurissent un peu partout dans le monde et qui visent à manipuler l’opinion publique.

De façon régulière, Facebook nous informe de ses actions pour contrer les trolls politiques et les faux comptes dans différents pays. La dernière communication date du 2 septembre, où le réseau social a affirmé avoir défait une campagne d’intox d’origine russe. Mais ces actions ne seraient que la partie émergée de l’iceberg, selon Sophie Zhang, une ancienne employée de Facebook qui s’est livrée à BuzzFeed. Sa mission : chasser les trolls et détecter les campagnes de désinformation de par le monde. Mais dans un rapport long de 6 000 mots, elle explique que ce travail était particulièrement ingrat, car l’entreprise n’y consacre pas assez de moyens.

En effet, les campagnes de désinformation sont non seulement devenues monnaie courante, mais souvent, estime cette lanceuse d’alerte, elles sont fomentées par des gouvernements « dans le but de manipuler leurs propres citoyens ». Et Facebook mettrait beaucoup trop de temps à réagir. Face à l’apparition de milliers de trolls à la botte du président du Honduras, l’entreprise n’aurait agi qu’au bout de neuf mois. En Azerbaïdjan, où une campagne massive a également été créée par le parti au pouvoir, elle aurait temporisé pendant un an avant de s’y pencher. Et encore, l’enquête interne est toujours en cours.

Quant aux cas moins spectaculaires, ils ne sont même pas traités, faute de temps et de ressources : Bolivie, Équateur, Iraq, Indonésie, El Salvador, etc. « Bien que j’ai pris la meilleure décision possible sur la base des connaissances disponibles à l’époque, c’est finalement moi qui ai pris la décision de ne pas pousser plus ni de prioriser davantage dans chaque cas, et je sais que j’ai du sang sur les mains maintenant », souligne Sophie Zhang. Face à l’inertie ambiante, elle a demandé en interne que l’entreprise s’engage davantage dans cette lutte, mais finalement elle s’est fait virer. Pour garder sa liberté de parole, elle a refusé une indemnité de rupture de 64 000 dollars qui était liée à une clause de confidentialité.

Source : BuzzFeed

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Gilbert KALLENBORN