Passer au contenu

Et maintenant, le Yalta des amendes

Les opérateurs mobiles, reconnus coupables par le Conseil de la concurrence, ont été condamnés à payer des millions d’euros.

La pilule pèse 534 millions d’euros : 256 millions d’euros pour Orange, 220 millions pour SFR, 58 pour Bouygues Telecom. Il y avait peu de chances que les opérateurs mobiles l’avalent sans combattre.Les deux premiers ont immédiatement annoncé qu’ils allaient faire appel de la décision du Conseil de la concurrence. Orange crie au complot : ‘ Depuis des mois, des actions visant à discréditer le secteur des
télécommunications en France se multiplient. ‘
SFR joue dans le registre de l’outrage. L’opérateur se dit choqué par le montant de l’amende infligée, ‘ hors de proportions avec toutes celles déjà
prononcées pour des affaires similaires ‘.
Mais Bouygues Telecom, le petit dernier, a eu besoin de réfléchir un peu plus longtemps avant de rendre publique sa position. Au final, il se pose en victime. Et, pour seule défense, répète qu’il a déjà porté plainte auprès du Conseil
de la concurrence et de la Commission européenne contre ses deux concurrents qui lui ont maintenu la tête sous l’eau pour qu’il ne dépasse pas les 20 % de parts de marché.Seulement, quand on fait appel, on n’est jamais sûr que la sanction ne sera pas pire ! En payant, le Petit Poucet aurait reconnu implicitement l’entente avec ses concurrents. Alors, il rappelle qu’à ce jour ses nombreuses
‘ requêtes n’ont pas été sérieusement instruites ‘ et le déplore.Coupables, les opérateurs le sont tous les trois, selon le Conseil de la concurrence. Victimes, les dizaines de millions de clients qui n’ont pas vu le jeu de la concurrence s’exercer sur un marché en plein boom, selon l’UFC-Que
Choisir.Quoi qu’il en soit, cette décision m’aura appris une chose : le mobile coûte cher… même aux opérateurs !* Chef d’enquête à 01 Informatique

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jérôme Desvouges*