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Eruption de boutons

Les icônes, boutons et symboles envahissent nos logiciels. Avec parfois, à la clé, une certaine confusion quant à leur signification.

Imaginez un petit carré blanc rempli de traits rouges et coupé par une flèche brisée en forme d’éclair. Est-ce le blason du comté d’Artois ? Le logo d’une nouvelle secte ? Non ! C’est l’icône qui, dans Word 2000, permet d’activer la fonction Synthèse automatique. Pas très évident…Ces symboles à la signification obscure, nous en voyons de plus en plus. Si certains sont limpides, comme les boutons qui représentent une imprimante ou une paire de ciseaux, d’autres font appel à des métaphores pour le moins confuses. Pas facile, en effet, d’associer la fonction Coller à deux carrés superposés, ou la commande Historique d’Internet Explorer à un cadran solaire.Pour comprendre cette éruption de boutons, revenons quelques années en arrière. C’est l’époque de l’avènement de Windows, et les éditeurs de logiciels comprennent bien que la vilaine interface en mode texte héritée de MS-Dos a vécu. Désormais, on serait graphique jusqu’au bout de la souris !Après tout, l’idée était séduisante. Les symboles constituent, en effet, un langage international accessible à tout individu, quelle que soit sa culture. Un Français, un Sud-africain ou un Japonais comprennent immédiatement ce que signifie une cigarette barrée d’un trait rouge, et le symbole du sens interdit est le même sur toute la planète.Malheureusement, la micro-informatique a usé et abusé de ces ” petits mickeys “. Les barres d’outils, chargées d’icônes parfois confuses, ont envahi nos logiciels. A tel point que l’utilisateur est souvent réduit à consulter le manuel pour découvrir l’utilité de tel ou tel symbole.Certains éditeurs sont conscients de cette difficulté. Ainsi, une option dans WordPerfect fait apparaître un petit mot d’explication à côté de chaque icône.En tout état de cause, si le langage graphique décrit bien des notions simples et immédiates, il ne s’applique guère aux concepts plus évolués comme le paramétrage d’un réseau local.Alors ne soyons graphiques qu’avec modération. Après tout, la mort de l’écrit, cent fois annoncée, n’est pas pour demain. Il circule plusieurs millions d’e-mails par jour sur la planète, la plupart uniquement composés de texte.Prochaine chronique le mercredi 27 décembre

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Etienne Oechmichen