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En achetant Integris Europe, Steria gagne du terrain

Les activités services informatiques de Bull font bondir Steria dans l’arène européenne.

Avec l’achat des services informatiques européens (hors France) de Bull , Steria se hisse à la huitième place sur le marché européen des SSII et se placerait dans les cinq premiers en France. L’accord vient d’être conclu pour un montant raisonnable de 190 millions d’euros. “Nous héritons d’activités à très fort potentiel. Et notre réseau s’équilibre maintenant entre l’Europe du Nord (50%) et l’Europe du Sud (50%). Rien que par l’acquisition des activités de Bull UK chiffrées à 330 millions d’euros, notre opération est justifiée”, explique François Enaud, PDG de Steria, qui y voit surtout un fabuleux levier pour développer l’infogérance en France.

Un chiffre réalisé en majorité à l’international

Dorénavant, le nouveau groupe Steria vaut 1,25 milliard d’euros (387 millions d’euros en 2000) et double ses effectifs, regroupant dix mille salariés répartis sur une douzaine de pays européens. Plutôt confiant, le PDG espère atteindre de bons résultats en 2002, réalisant la majorité de son chiffre à l’international. Son chiffre d’affaires proforma 2001 (Steria seulement) serait déjà estimé à 500 millions d’euros. Son taux moyen de croissance étant supérieur à 25 % depuis trois ans. Avec les services européens de Bull, Steria va surtout se renforcer dans l’infogérance et dans l’intégration de systèmes. Y seront associées les activités de conseil stratégique, fonctionnel et métier.Laissée pour compte, la filiale Integris France n’a pas été rachetée par Steria. “Il existait un trop fort recouvrement de clients, de secteurs et de compétences”, a précisé le PDG. En revanche, la SSII européenne aura une participation symbolique (9,1 %) dans le capital d’Intégris France, assurant ainsi son droit de sortie si l’un des futurs investisseurs prend le contrôle total de la filiale française. Quant à Bull, il détient 13,4 % du capital du nouveau Steria. Pour devenir autonome, Integris France devra opérer sa véritable filialisation prévue fin novembre, gérer ses plans de recrutement (cent cinquante personnes au premier semestre) et de suppression d’emplois annoncé en janvier (soit deux cent trente-cinq salariés sur un total de trois mille quatre cents personnes). Intégration de systèmes et infogérance resteront les principales activités de la filiale pour les grands comptes sur les secteurs publics, de l’industrie, des télécoms et des finances. “Nous devons aussi réduire les coûts indirects, recréer une dynamique commerciale et d’embauche, et peaufiner notre culture de projets avec engagement sur résultats”, a expliqué Cyrille du Peloux, PDG d’Integris France, prévoyant aussi une importante croissance de l’infogérance. Une fois remise aux normes, il faut espérer que la filiale française trouvera son acquéreur, alors que les financiers Caravelle et Axa Private Equity n’ont pas donné suite à leurs négociations.

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Clarisse Burger