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E-commerce en Europe: les dot-com rejointes par les dot-corps

Selon une étude d’Andersen Consulting, 97 % des dirigeants d’entreprise européens affirment utiliser le commerce électronique sous une forme ou sous une autre.

Basée sur des entretiens avec des dirigeants d’entreprise en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs, l’enquête d’Andersen Consulting a été menée au cours de l’été 2000.Parmi les conclusions principales, une indiscutable progression du commerce électronique en Europe a été observée et a même dépassé les attentes.Cette avancée va de pair avec l’arrivée massive sur le terrain des sociétés de l’économie traditionnelle, dites dot-corps. Cette ” revanche des géants ” ne se traduit pas pour autant par un retour aux anciennes pratiques.La correction boursière du printemps dernier n’a pas eu d’incidence sur cette progression : 93 % de dirigeants déclarent n’avoir pas modifié leur projets. Le e-krach est même considéré comme salutaire : 65 % des dot-com et 34 % de dot-corps comptabilisent des initiatives de e-commerce réussies.Certains domaines se prêtent plus que d’autres à cette mutation : l’utilisation du e-commerce pour les activités marketing et commerciales est passé de 53 % en 1999 à 72 % en 2000. De même, les achats professionnels passent de 40 % en 1999 à 47 % en 2000.C’est précisément l’arrivée des dot-corps de l’ancienne économie qui marque le nouveau contexte. Fortes de leurs compétences en management, de leur savoir-faire et de leur solidité financière, elles se lancent dans le commerce électronique à 74 %, poussées, le plus souvent, par le spectre de la concurrence.Cette concurrence se situe au sein de leur industrie pour 51 % d’entre elles, en dehors de leur industrie pour 47 %, ou du côté des start-up pour 27 %.Si les dot-com apprennent l’intérêt d’une gestion commerciale plus rationnelle et des compétences en management classiques, les dot-corps s’inspirent de la souplesse des premières.Bref, la nouvelle et l’ancienne économie commencent à converger, combinant la souplesse et la réactivité de la première à l’expérience et au savoir-faire de la seconde. Pour les entreprises traditionnelles, il n’est cependant pas question d’un retour aux anciennes pratiques. Le e-commerce transforme réellement leur activité, et impose la mise en place de nouvelles structures et partenariats.

Europe et Etats-Unis, les avis divergent

Quant à l’avenir, les conclusions de l’enquête fournissent certaines indications. Dans le domaine de la globalisation, les Européens n’ont pas la même perception que les Américains. Disposer, par exemple, de partenaires locaux paraît essentiel pour les Européens (52 % contre 39 % pour les Américains), de même qu’adapter son site à la langue et à la culture d’un pays (pour 49 % des Européens contre 34 % d’Américains).La diversité culturelle européenne habitue les entreprises de l’Ancien Continent à faire face aux diversités du monde, ce qui manque à leurs homologues d’outre-Atlantique.Autre point positif, les domaines d’excellence technologiques en Europe : la téléphonie mobile et la télévision numérique interactive. Le m-commerce (commerce à partir d’un mobile) représente actuellement un réel avantage, d’un point de vue compétitif, pour l’Europe. Mais les Américains désirent l’exploiter d’avantage, ce qui peut influencer l’évolution à l’avenir.Enfin, l’Europe sera-t-elle une plaque tournante du commerce en ligne ? Ils sont 61 % à y croire. Mais l’étude pointe deux facteurs susceptibles de freiner son essor : la pénurie de personnel qualifié et un environnement juridique et commercial moins favorable aux entreprises européenes qu’américaines.Les études annuelles d’Andersen Consulting se présentent comme un baromètre de l’avancée de l’Europe dans le monde du commerce électronique.Toutefois, cette enquête fait abstraction du positionnement sectoriel des entreprises interrogées et manque de préciser leur taille : les PME et PMI en feraient-elles partie ?Sans l’intention de sous-estimer son intérêt, on peut remarquer quelle ressemble à une prise de vue générale, aux contours peu distincts. Comme si elle était prise de très haut…

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Marie Karel