Passer au contenu

D’une crise financière à une crise de consommation ?

Les récessions économiques ont très souvent été provoquées par une chute de la consommation. Or, ce qui est frappant avec le ralentissement économique qui touche les…

Les récessions économiques ont très souvent été provoquées par une chute de la consommation. Or, ce qui est frappant avec le ralentissement économique qui touche les États-Unis depuis le début de l’année, et qui s’étend progressivement au reste du monde, c’est qu’il est fondamentalement lié à une crise financière. Dans un premier temps, le secteur des télécommunications, de l’information, des équipementiers et, bien sûr, tout le secteur internet, ont connu un véritable effondrement des investissements.Les sociétés internet, surfinancées jusqu’au fameux “éclatement de la bulle”, ont été immédiatement touchées par ce désinvestissement massif : le soutien de leur croissance avait été en grande partie fondé sur des hypothèses de hausse inexorable des cours. Ces hypothèses envolées, nous sommes tous aujourd’hui à la recherche de nouveaux business models, en espérant vite trouver le bon, dans un univers par définition éminemment évolutif.

Priorité au consommateur

Ce climat de crise est en contraste saisissant par rapport à la croissance continue de la consommation du web dans le monde, que l’on observe à travers nos études. Notre secteur, depuis sa naissance, a quasiment toujours été analysé sous l’angle financier. Et si on se tournait enfin vers le consommateur ? De grands patrons de médias traditionnels, comme Axel Ganz ou Ruppert Murdoch, ont toujours affirmé que les consommateurs de leurs médias sont leur priorité : “The reader comes first !” Au sein de Jupiter MMXI, nous avons l’immense chance de mesurer et d’étudier en continu les e-utilisateurs. Mois après mois, nous observons de la croissance et, surtout, les fondamentaux d’une croissance pérenne.Entre le 1er et le 2e trimestre, la population qui s’est connectée en France au cours des 30 derniers jours, tous lieux de connexion confondus, utilisation de l’e-mail incluse, est passée de 16,5 à 17,8 millions d’individus, soit une croissance de près de 8 %.Au cours de la même période, les plus gros marchés européens ont continué de croître : pour la Grande-Bretagne, on est passé de 23,2 millions d’internautes à 25,1 millions, soit une progression de plus de 8 %. En Allemagne, la progression a été de l’ordre de 6 %, passant de 23,3 millions à 24,7 millions d’internautes(1). En termes d’intensité d’utilisation du média, les chiffres du temps passé en ligne (hors e-mail) sont tout aussi éloquents et montrent une croissance continue sur tous les pays mesurés, y compris aux États-Unis, marché mûr par excellence.Plus les internautes ont d’antériorité, plus leur confiance dans le média, leur activité en ligne et leur propension à réaliser des transactions en ligne progressent(2). Dès 2002, la moitié des internautes européens auront 2 ans au moins d’ancienneté en ligne. Les indicateurs de croissance et des fondamentaux solides sont donc réunis. Internet semble bien sorti de son “ghetto”, même si à moyen terme, il est difficile d’être raisonnablement optimiste sur les perspectives économiques, offline comme online, tellement les implications géopolitiques de la tragédie américaine du mardi 11 septembre sont lourdes. En revanche, je demeure convaincue que les nouvelles technologies seront précisément un des moteurs les plus efficaces du redémarrage.(1) Jupiter MMXI, ” Online Market Landscape “, France, Allemagne, Angleterre, deuxième trimestre 2001.(2) Jupiter MMXI, ” Managing the Webs Customers “, European Commerce, avril 2001.*Directrice Générale France du Jupiter MMXI

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Fabienne Schwalbe*