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DualSense : pourquoi la manette de la PlayStation 5 « drifte », et pourquoi ça ne va pas s’arranger

Les réparateurs acharnés d’iFixIt ont démonté la manette de la PlayStation 5 et découvert son point faible, à l’origine du « drift ». Au cœur de ce problème, un composant, un potentiomètre, très répandu mais également connu pour ne pas toujours être endurant.

Encore auréolée de nouveauté et toujours difficile à trouver, ce qui pourrait durer peut-être jusqu’à Noël prochain d’ailleurs, la PlayStation 5 fait parler d’elle depuis quelque temps à cause d’un problème rencontré par ses nouvelles manettes, les DualSense.
Comme les Joy-Con avant elle, les DualSense souffrent d’un mal incurable, le drift. Les joysticks produisent alors des mouvements fantômes, même quand le joueur ne les touche pas, qui les rendent inutilisables pour toute personne dotée d’une patience normale.

Un minuscule point faible

iFixIt, célèbre pour ses démontages et réparations, ne s’est pas arrêté-là cette fois et a mené une petite enquête, qui explique en partie pourquoi le drift se manifeste et surtout que la situation ne risque pas de s’arranger au fil du temps. Le problème pourrait se résumer à un composant, directement soudé sur la carte de la manette, le potentiomètre. C’est cet élément central, qui permet la détection des mouvements des joysticks qui seraient en cause. Il a en tout cas la réputation de ne pas toujours être très endurant. Pourtant, produit par le Japonais Alps Alpine, il est déjà présent dans les manettes de la PlayStation 4, des Xbox One, y compris les Elite Controller, et aussi dans la manette Pro de la Switch de Nintendo. Ce composant, qui répond au nom de RKJXV, ne choquerait pas dans un produit des années 90, commente iFixIt.

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2 000 000 de cycles garantis…

La fiche technique de ce potentiomètre (PDF), disponible sur le site du fabricant, détaille plusieurs éléments importants, notamment le nombre de cycles de fonctionnement garantis. Ainsi, pour les mouvements latéraux ou circulaires, les potentiomètres sont garantis pour 2 000 000 de cycles, tandis que les pressions verticales sur le joystick sont garanties pour 500 000 cycles. Bien entendu, le produit peut correctement fonctionner plus longtemps, mais il peut aussi montrer des signes de fatigue plus rapides.

iFixIt – La partie qui vient se poser sur le potentiomètre pour reproduire vos mouvements.

Ces chiffres peuvent paraître élevés, mais, iFixIt s’est amusé à calculer l’espérance de vie approximative des potentiomètres et donc des manettes à partir de ces données. En partant du principe que vous jouerez à un jeu exigeant de nombreux mouvements, comme un FPS, le site table sur une centaines de rotations du potentiomètre par minute. En comptant que vous ne feriez que 80 rotations par minute, les deux millions de cycles seraient atteints en 25 000 minutes, ou 417 heures, soit 209 sessions de deux heures de jeu. Pour peu que vous soyez un peu agité de la gâchette, comptez 120 cycles par minutes et ce ne sont plus que 139 sessions de deux heures. Autrement dit, en imaginant que vos sessions sont quotidiennes, il ne vous faudra que quatre à sept mois pour venir à bout des cycles garantis. C’est peu, au regard de la longueur d’une bonne session de jeu. C’est peu aussi au regard du prix de ces accessoires.

iFixIt prend évidemment la précaution de préciser que tous les potentiomètres sont différents et que la plupart dépasseront ces durées de vie pré-estimées. Néanmoins, pour les autres, cela signifie qu’il faudra racheter de nouvelles manettes ou souffrir du drift et devenir fou. Dans tous les cas, tant qu’un potentiomètre plus résistant n’est pas développé ou utilisé, les manettes de nos consoles préférées sont condamnées à perdre le Nord au bout d’un certain temps et à nous faire errer sans but dans les univers vidéoludiques que nous arpentons…

Source : iFixIt

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Pierre FONTAINE