Passer au contenu

DSL : la démocratisation du haut-débit

Digital Subscriber Line : ligne numérique d’abonné. Technologie de transmission de données numériques à haut débit sur les paires de cuivre du réseau téléphonique. La DSL présente plusieurs variantes, la plus répandue étant l’ADSL (Asymmetric DSL), qui offre un débit plus important en réception qu’en émission.

La xDSL apparaît actuellement comme la technologie haut débit la plus prometteuse. Elle découle d’une idée simple : exploiter le câblage téléphonique existant pour mettre en place rapidement et à moindre coût des services d’accès à haut débit, auprès d’une large population d’utilisateurs. De fait, opérateurs et FAI se disputent le marché, jusqu’alors tenu, bien malgré eux, par France Télécom.

Utilisation : Internet, grand promoteur de l’ADSL

Appliquée sur la boucle locale de cuivre (derniers kilomètres du réseau téléphonique reliant un central France Télécom et un abonné), la technologie DSL évite de mettre en place de nouveaux câblages (fibre optique…) pour bénéficier du haut débit, avec une connexion permanente. Les caractéristiques d’utilisation d’Internet (faible débit de l’utilisateur vers le réseau en général, mais débit descendant important) ont renforcé prioritairement le développement de l’ADSL. Cette technologie autorise un débit montant de 16 à 640 kbit/s et un débit descendant compris entre 1,5 et 8 Mbit/s, pour une distance maximale de 5,4 km entre le central téléphonique et l’utilisateur. Dans la pratique, c’est généralement une version allégée de cette norme qui est exploitée, avec des débits moindres, et la distance de boucle locale requise pour une qualité de service correcte ne doit guère excéder 3 km. Grâce à l’asymétrie des débits, l’ADSL permet de conserver une partie de la bande passante pour la voix analogique : l’utilisateur peut téléphoner tout en surfant sur Internet. Mais si l’ADSL est parfaitement adaptée à un usage grand public, les entreprises lui préféreront la SDSL (symmetric DSL), dont le débit symétrique est notamment requis en cas d’interconnexion de sites. Pas encore proposée par France Télécom, elle est en revanche utilisée d’emblée par les rares opérateurs alternatifs qui ont déjà dégroupé et qui ne se contentent plus de revendre les offres de France Télécom. La famille DSL regroupe bien des variantes (lire tableau), mais peu d’entre elles sont mises en ?”uvre. En pratique, une connexion DSL nécessite, côté utilisateur, la mise en place d’un filtre (séparateur de fréquences) au niveau de la prise téléphonique et d’un modem couplé à un routeur dans le cas d’un réseau d’entreprise. La DSL est aussi susceptible d’accepter de la voix numérique : cette application est particulièrement convoitée par les opérateurs alternatifs. Les entreprises devront alors être équipées d’un IAD (Integrated Access Device), mais les services de voix sur DSL ne sont pas encore disponibles.

Principe de fonctionnement : des DSLAM pour les centraux téléphoniques

La bande de fréquences utilisée par la téléphonie analogique sur les fils de cuivre du réseau commuté est comprise entre 0 et 4 kHz. La technologie DSL permet d’exploiter le reste de la bande de fréquences du cuivre, qui s’élève jusqu’à 1 104 kHz. Concernant l’ADSL, le spectre réservé à la voix analogique est conservé et les données numériques sont transmises entre 20 kHz et 1,1 MHz. Pour y parvenir, deux types de modulation de fréquence ont été développés : CAP (Carrierless Amplitude Modulation) et DMT (Discrete MultiTone). CAP a été abandonnée au profit de DMT, qui permet de diviser la bande de fréquences en 256 sous-canaux. Le recours aux hautes fréquences provoque cependant une contrainte : la DSL est tributaire de la longueur de la liaison. Ainsi, si l’ADSL peut avoir une portée maximale de 5,4 km, dans ses plus bas débits, cette portée n’excède pas 3,6 km pour un flux descendant à 2 Mbit/s. De leur côté, les centraux doivent être équipés de DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer), des multiplexeurs qui concentrent les flux DSL vers le réseau ATM de l’opérateur. Actuellement, 70 % de la population française peut être raccordée en DSL et l’Hexagone comptait 400 000 lignes ADSL actives en janvier 2002.

Acteurs : l’opérateur historique face à la concurrence

France Télécom était le seul à pouvoir proposer des accès ADSL jusqu’à l’ouverture de la boucle locale. Depuis 2001, les opérateurs concurrents ont la possibilité de louer les lignes d’abonnés de l’opérateur historique (le dégroupage), totalement ou partiellement (le téléphone reste géré par France Télécom). Colt, Easynet ou FirstMark ont déjà lancé leurs propres offres, essentiellement SDSL, sur une couverture très réduite. Il faut compter environ 1 500 e par mois (hors installation) pour une liaison SDSL à 2 Mbit/s. Mais les tarifs de France Télécom pour la location de ses lignes sont jugés trop élevés par la concurrence. Le débat est régulièrement soumis à l’arbitrage de l’ART. Pour l’heure, quasiment toutes les offres résultent de la revente d’offres France Télécom.

Alternatives : en attendant la diffusion de la SDSL

Les tarifs des accès DSL sont du même ordre que ceux appliqués aux accès par la boucle locale radio (BLR). Celle-ci est en revanche nettement moins déployée et nécessite une visée directe entre l’antenne placée dans les locaux de l’entreprise et la station de base de l’opérateur. Par ailleurs, dès lors que la SDSL sera généralisée, elle concurrencera très sérieuse- ment les lignes spécialisées très coûteuses, qui impliquent le déploiement de câbles . Enfin, le satellite et le câble, qui restent encore peu déployés en France, n’ont que peu de poids aujourd’hui face à la DSL.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Julie De Meslon