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Dominique Maujard (Fujifilm France)

‘ Grâce à l’EAI, notre PGI n’est plus au c?”ur du système. Il est devenu un simple maillon du SI. ‘

EAI, urbanisation du SI, BPM, etc., Dominique Maujard, directeur informatique de Fujifilm France, s’efforce de réduire l’hétérogénéité de son système d’information. Avec des opinions bien tranchées sur ces technologies
d’interopérabilité.Décision informatique : Pourquoi avez-vous récemment installé un outil d’EAI ?


Dominique Maujard : Notre SI est assez hétérogène. Il se compose d’un PGI, qui gère l’activité commerciale, les achats et les services techniques, d’un progiciel de GRC, de logiciels de gestion d’entrepôts et de la
chaîne logistique. Nous avons développé des interfaces de communication entre ces applications.


Aujourd’hui, nous songeons à remplacer notre PGI, mais cette migration implique la réécriture de toutes les interfaces d’échanges. L’EAI nous a permis de redéfinir un schéma de circulation de données. Du coup, le PGI n’est plus au
c?”ur du système. Il est devenu un simple maillon, ce qui nous permettra de le remplacer plus facilement.Vous avez donc ‘ urbanisé ‘ votre système d’information ?


Je n’ai pas cette prétention. Tout ce que j’ai fait, c’est obtenir une visibilité technique de mon architecture, définir quels sont les applications et les tuyaux qui les relient. Nous avons recensé les données, dissocié les traitements,
le transport, les transformations, afin d’en faciliter la réutilisation. Il nous reste encore beaucoup de travail avant de parler d’urbanisation.Quel regard portez-vous sur les technologies d’EAI ?


Ce sont des mécanismes fiables, sécurisés, qui permettent de changer l’architecture du système d’un clic de souris. Mais, à mon sens, ils n’intègrent pas la dimension temporelle. Il est difficile de programmer des changements de
comportement dans le temps, d’établir une stratégie en cas de problème à travers des scénarios d’action.


Déclencher, par exemple, une action correctrice si un flux n’arrive pas à destination pendant un jour ouvré. Je me suis aperçu que, souvent, pour les éditeurs d’EAI, les scénarios de secours doivent être traités par les applications
elles-mêmes. Ils n’intègrent pas de notion calendaire et peu de gestion des priorités et de répartition de charge, notions pourtant classiques dans les échanges entre composants du SI. Pensez-vous que le concept de BPM améliore les choses ?


Pour moi, ce n’est ni plus ni moins que du workflow. Les éditeurs soulignent que le BPM [Business Process Management, Ndlr] gère des processus métier. À mon avis, ces processus sont plutôt techniques. Nous transmettons des ordres
d’expédition en temps réel entre l’entrepôt et le siège. Ces processus sont précieux, car ils ont été conçus pour optimiser notre métier, mais leur mode d’action n’est pas dynamique.


Si l’on veut vraiment faire du BPM, il faudrait que le workflow prenne aussi en considération les opérations humaines. Encore une fois, manquent la dimension temps et les scénarios de repli. Toute chose que sait accomplir un moteur de
règles en déclenchant, par exemple, des actions après corrélation de plusieurs événements.Le BPM n’est donc qu’une notion marketing ?


Non, car il apporte une couche de description des flux. Mais les échanges et l’intégration en temps réel que génère le BPM ne constituent pas la solution à tous les problèmes. Il peut même être une source de perturbations. Dans notre
cas, le temps réel nous pose des problèmes lorsque nous transférons les données dans notre infocentre.


Enregistrer une dépense quand la recette correspondante n’est pas arrivée peut créer de la panique. En revanche, le BPM apporte une plus grande souplesse pour l’analyse des événements techniques à la base des processus métier, et c’est
bien tout l’intérêt du concept.

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Olivier Bibard