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Doit-on repousser le lancement de la RNT ?

Débat entre une association pour la radio numérique terrestre et un syndicat professionnel

Philippe Gault (SIRTI) : “ Les retards de déploiement ne sont pas graves ”

OuiL’important n’est pas le lancement de la radio numérique, mais sa réussite. La radio, avec ses 45 millions d’auditeurs, est un média de masse. Il faut préparer le chantier de la numérisation tout en préservant ce média. Les questions de calendrier sont secondaires, les retards ne sont pas graves, du moment que le déploiement a été bien pensé. Actuellement, nous sommes encore dans le vague. Nous nous trouvons en face de plusieurs questionnements pour lesquels nous n’avons pas de réponses : les ressources réelles en fréquences, l’élaboration des réseaux et leurs délais, l’organisation des multiplex, la place des radios existantes et leurs possibilités d’évolution dans ce nouveau paysage, l’équipement des foyers en récepteurs, et surtout celui des automobiles, sachant que c’est le lieu où l’on écoute le plus la radio, ce que sont prêts à faire les pouvoirs publics au niveau du financement. C’est pourquoi nous avons demandé au CSA une “ pose active ” pour qu’un groupe de travail s’attelle à ces problèmes et apporte des réponses claires. Suivant les réponses obtenues, il sera temps de décider si l’on a la capacité de lancer le projet ou pas. Par ailleurs, il faut accompagner nos concitoyens dans une démarche progressive de changement. Définissons d’abord un chantier avec comme objectif que la moitié des Français soit équipé d’un poste numérique d’ici cinq à sept ans (ce qui serait une très belle réussite). Avant cela, il est totalement irréaliste de poser une date à l’extinction de l’analogique.

Jamil Shalak (association pour la radio numérique DR) : “ il est urgent que la radio numérique voie le jour ”

NonLa radio est le seul média qui n’est pas encore numérisé à ce jour. Pourtant en France, nous avons un modèle de radio unique que nous envient les autres pays européens pour sa créativité, sa pluralité, la diversité de ses contenus. Il est urgent que la radio numérique voie le jour pour que ce média conserve sa place face aux développements de la télévision, d’Internet ou de la téléphonie. Elle répond à une forte demande des radios commerciales et associatives qui se sont portées candidates pour son déploiement en France lors de l’appel à candidatures de mars 2008. Cela donnerait la possibilité aux radios existantes d’élargir leurs zones de diffusion et de devenir des radios multivilles, multirégionales, ce que la saturation de la bande FM leur interdisait jusqu’à présent. Outre une meilleure qualité sonore, cette nouvelle offre permettra des fonctions inédites telles que revenir en arrière pour une émission diffusée à l’antenne, des informations visuelles sur un mini-écran associé au programme sonore et l’interactivité avec les autres réseaux numériques. Nous poussons pour un choix multinorme, la norme T-DMB coréenne retenue étant une technologie coûteuse plutôt destinée à la vidéo qui empêcherait des réseaux de s’étendre sur certaines zones.Il faut arrêter de faire valoir la crise économique pour repousser son déploiement. Tout retard mettrait en péril des milliers d’emplois. Nous sommes pour un lancement rapide de la RNT mais avec une mise en place progressive par ville ou par région pour ne pas mettre en danger les petites structures qui ne seraient pas encore prêtes.

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Frédérique Crépin