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Deux nouvelles races de routeurs : les virtuels et les multirouteurs

En bordure de réseau, les routeurs agrègent le trafic et fournissent les services IP. Les routeurs virtuels et multirouteurs suppriment les batteries des routeurs classiques.

Bien que les constructeurs de routeurs ne manquent pas, on en voit pourtant toujours arriver de nouveaux, avec des concepts originaux. Tels les Américains Cosine, fondé en 1998, qui propose le routeur virtuel, et Allegro Networks(*) créé en début 2000, qui parle de multirouteur.

Gain de place et économie d’investissement

Le principe du routeur virtuel est simple. Dans un châssis (gamme IPSX) sont enfichées des cartes, appelées générateurs de services, dont la dernière génération se nomme Sharc (Scalable High-Rate Architecture for Routing and Computing). Chacune d’elles contient les éléments nécessaires pour constituer un routeur : table de routage, traitement des paquets et tous les services. L’ensemble de ces ressources peut être logiquement scindé pour constituer jusqu’à trois mille routeurs virtuels, chaque client disposant de ses propres tables de routage. L’un peut ainsi utiliser OSPF (Open Shortest Path First), un autre IS-IS (Intermediate System/Intermediate System), et un troisième RIP (Routing Information Protocol). Intérêt pour l’opérateur : un gain de place et une économie en termes d’investissement.Allegro rejette cette notion de routeur virtuel, arguant que, même bien séparés, les équipements partagent néanmoins les mêmes ressources physiques. Un incident sur un routeur peut pénaliser tous les réseaux auxquels il participe. En outre, un utilisateur à fort trafic peut monopoliser la puissance de calcul et pénaliser les autres. Allegro prône donc le Real Private Network. Grâce à une extrême intégration, il se dit capable de mettre sur une seule carte jusqu’à trois routeurs de la classe 7500 de Cisco. Chaque client dispose alors de son propre équipement : table de routage, traitement des paquets, services réseaux, notamment, sans que l’opérateur ait à multiplier les châssis.En fait, Cosine et Allegro ne sont pas directement concurrents. Le premier vise plutôt les opérateurs ciblant les entreprises et les petits fournisseurs d’accès à internet. Le second regarde plutôt le marché des opérateurs revendant de la capacité à d’autres opérateurs, des très grands comptes et des fournisseurs d’accès importants. Enfin, si l’une compte déjà quelques clients, dont Cable and Wireless, l’autre n’en est quau stade du concept : son premier produit est attendu pour la mi-2002.(*) Ne pas confondre avec Allegro Systems, spécialiste de réseaux privés virtuels, et racheté en juillet dernier par Cisco.

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Jean-Pierre Soulès