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Des onduleurs enfin sous haute surveillance

La protection des onduleurs a poussé les fournisseurs à agir sur deux fronts : l’adoption d’architectures modulaires et redondantes pour ces équipements de protection et le développement de logiciels de supervision.

Une plate-forme e-business met en ?”uvre nombre de matériels dont il convient de protéger l’alimentation électrique. Plutôt que d’attacher un onduleur à tous les serveurs et matériels de connectique, il est plus rationnel de se tourner vers un onduleur de haute puissance apte à protéger l’ensemble des ressources.

Besoin en matériels de protection électriques évolutifs

Cela fait de l’onduleur un Spof (Single point of failure, point de faiblesse unique), qu’il convient de protéger. Les constructeurs d’onduleurs de milieu et de haut de gamme ont soigné les fonctions de disponibilité de leurs solutions. Ils ont travaillé sur le matériel, avec l’adoption d’architectures modulaires et de fonctions de type Hot stand-by ; et sur le logiciel, avec le développement de consoles d’exploitation et de supervision des onduleurs. La révision de l’architecture des onduleurs était d’autant plus nécessaire que la montée en puissance des infrastructures réseaux impose des matériels de protection électriques évolutifs.La consommation d’un serveur quadriprocesseur musclé est d’environ 1 000 W, et des environnements réseaux consommeront jusqu’à plusieurs centaines de kilowatts. Quant aux grands sites Internet tels que les infrastructures des ISP et des hébergeurs, leur niveau d’alimentation ou de protection électrique est très élevé. Par exemple, l’hébergeur Redbus Interhouse protège ses salles informatiques par un système d’alimentation électrique de 4 millions de voltampères. Ce large spectre de niveau de puissance a conduit les constructeurs d’onduleurs à articuler et à offrir plusieurs gammes, tout en introduisant plus de modularité dans leurs lignes de milieu et de haut de gamme. Avec des onduleurs modulaires, que l’on peut faire évoluer, il devenait aisé d’améliorer les performances et la redondance, et donc la tolérance de pannes des équipements de protection. De fait, la tolérance de pannes est devenue une caractéristique importante des onduleurs départementaux ou d’entreprise que proposent APC, MGE, Liebert, Tripp Lite et Invensys. Par exemple, les onduleurs de la gamme Nfinity, de Liebert, et tous leurs sous-systèmes (alimentations, batteries, systèmes de contrôle et unités de puissance) sont redondants.Comme dans le cas des grappes de serveurs à haute disponibilité, il est possible de paramétrer les onduleurs modulaires en configuration de type n + 1 (voire n + x), comptant n modules actifs de puissance pour un ou plusieurs modules en position de Hot stand-by, susceptibles de prendre le relais de modules défectueux. Les modules élémentaires d’un onduleur (modules de puissance ou de batteries) sont reliés en cascade les uns aux autres ; il a donc fallu mettre au point des mécanismes de by-pass permettant de contourner instantanément les unités défectueuses. Il faut également que ces éléments puissent être désinstallés et remplacés à chaud. Pour accroître encore la disponibilité de leurs onduleurs, les constructeurs ont commencé à explorer les voies de la mise en cluster. MGE a ainsi développé un mécanisme de transfert de source, STS (Source transfer switch), pour exploiter des grappes de deux onduleurs Pulsar ou Galaxy mis en cascade.

Des onduleurs contrôlés à distance via SNMP

Avec la fonction STS, MGE peut garantir une qualité de protection électrique à la hauteur de ce que requièrent des ressources stratégiques telles que des serveurs en cluster. Pour certaines grappes d’onduleurs telles que celles constituées sur la base des Silcon d’APC, il est envisageable de programmer une mise en stand-by roulante des onduleurs. Ces techniques profitent aussi d’une évolution du design. Comme pour les serveurs Web, notamment, les onduleurs se trouvent en forme compacte, et on les propose de plus en plus souvent au format rack, intégrables à des armoires normalisées.De la disponibilité matérielle, les spécialistes de la protection électrique en sont logiquement venus à la supervision. Au départ locale (une station d’administration étant attachée à un onduleur via le port RS-232 de ce dernier), l’exploitation des onduleurs peut désormais être contrôlée à distance. Il faut raccorder les onduleurs au réseau d’entreprise et, pour cela, les équiper de cartes de connexion Ethernet-IP. Celles-ci doivent supporter les protocoles SNMP, de façon à ce que les événements de bas niveau soient remontés jusqu’à des consoles de supervision LAN ou d’entreprise ; et les protocoles Web, pour que l’administrateur puisse superviser ses onduleurs depuis un navigateur Web-Java. L’intérêt des constructeurs pour la supervision les a amenés à développer leurs propres outils d’administration.Propriétaires, ces logiciels ont été complétés d’extensions leur permettant de s’interfacer avec les consoles LAN ou d’entreprise, compatibles SNMP. Archétypes de ces offres, les logiciels MultiLink, de Liebert, qui s’appuie sur SiteNet MIB SNMP, une collection de MIB couvrant les matériels et logiciels d’origine Liebert ; et SiteNet SNMP Manager, une série de composants complémentaires des consoles OpenView, NetView, Solstice, ZENworks, etc.L’administrateur doit pouvoir paramétrer et contrôler les processus d’alimentation, ordonnancer les périodes d’autotest des onduleurs, automatiser les remontées d’alarmes, générer les rapports de suivi de la qualité d’alimentation électrique. Il doit également être en mesure d’intervenir de façon réactive, afin, par exemple, d’éteindre proprement les serveurs en cas d’interruption prolongée de l’alimentation électrique.

Surveillance proactive pour onduleurs et batteries

PowerChute, d’APC, sait fermer de façon ordonnée des applications stratégiques de type back-office ?” tels R/3, de SAP ; et BackOffice, de Microsoft ?” et de type front-office, comme les serveurs Notes/Domino et les plates-formes Web Microsoft et iPlanet. On ne saurait cependant parler d’une réelle surveillance de la disponibilité des onduleurs si l’on ne pouvait s’appuyer sur des fonctions de supervision proactive. Les outils d’administration d’onduleurs peuvent donc être paramétrés pour réagir sur seuils d’alerte. Tous les sous-systèmes des onduleurs sont susceptibles de faire l’objet d’une surveillance proactive, y compris les batteries. On parle alors de fonctions avancées de type ABM (Advanced battery management).

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Thierry Jacquot