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Dégroupage : prudence chez les opérateurs

Face à des difficultés politiques et techniques, les opérateurs encore candidats au dégroupage étendront très progressivement la palette et la couverture des services qu’ils s’apprêtent à lancer.

Le processus de mutualisation de la boucle locale filaire se décante doucement. Fin 2000 puis début 2001, sept opérateurs ont demandé des devis puis commandé des emplacements dans les locaux accueillant des répartiteurs de dégroupage, raccordés aux répartiteurs généraux de France Télécom. Si la plupart des opérateurs critiquent les conditions tarifaires et de délais du dégroupage, certains annoncent néanmoins l’ouverture de services d’ici à la fin de 2001.

Supprimer le filtre grâce à la voix sur DSL

Les tarifs devraient être inférieurs de 30 % à ceux de FT. Il s’agira d’abord d’accès Internet ou Intranet, qui compléteront des offres relevant de l’option 3*. Seuls trois opérateurs proposeront rapidement de la téléphonie. La couverture se limitera d’abord à Paris. En effet, la chaîne technologique, complexe, reste en partie sous l’emprise de FT. En ADSL, FT peut installer, chez le client et dans ses répartiteurs, des filtres multiplexant la voix et les données. Chez le client, le nouvel opérateur installe soit un modem (à raccorder à un routeur), soit un équipement intégré. Le modem dialogue avec un DSLam dans le répartiteur de dégroupage, lui-même relié au réseau de l’opérateur. La compatibilité entre DSLam et modems hétérogènes, qui reste incertaine, pose problème aux clients migrant de l’option 3 vers l’option 1 et aux opérateurs soucieux de ne pas dépendre d’un constructeur.Lorsqu’un opérateur propose des services SDSL ou téléphoniques, il lui faut prendre le contrôle de la paire de cuivre nue (FT étant accusé de rechigner à le céder) et installer, sans filtres, ses équipements aux deux extrémités. C’est simple dans le cas du SDSL. Mais, pour de la téléphonie, il faut mixer voix et données soit en xDSL, soit sur IP. Côté client, cela nécessite un IAD (Integrated access device), équipement qui dialogue avec le DSLam distant et s’interface avec le réseau local et le PBX ou avec des combinés téléphoniques. Derrière le DSLam, l’opérateur sépare et traite les flux voix et données. La complexité du processus explique que certains opérateurs repoussent à 2002 le lancement de services de voix sur lignes dégroupées.* Certains opérateurs s’appuient sur l’offre Turbo DSL de FT, afin de proposer des lignes dégroupées, dites option 3. Le dégroupage physique, dit option 1, prévoit une prise de contrôle partielle ou totale sur la paire de cuivre. Quant à l’option 2, elle n’existe pas.

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Thierry Lévy-Abégnoli