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De nouveaux processeurs

Après la sortie du processeur Itanium, d’Intel, concrétisation de la technologie Epic, les processeurs Risc connaîtront un nouveau cycle de mise à jour jusqu’en 2003. Des améliorations du support du SMP et de Numa sont attendues.

Dans la compétition qui réunit les différents fondeurs de microprocesseurs, on accorde toujours trop d’importance à certains paramètres clinquants tels que la fréquence d’horloge.On a, en revanche, tendance à négliger l’importance des circuits ou des fonctions spécialisées qui, tels les mémoires caches de deuxième niveau et les protocoles de snooping comme Mesi, confèrent aux processeurs leurs aptitudes à coopérer les uns avec les autres.Pourtant, le fait que le traitement multiprocesseur symétrique soit devenu un élément standard des serveurs doit pour beaucoup à ces caractéristiques et à la simplification de la conception des unités centrales qui en résulte.

Peu de surprises de la part d’Itanium

De telles évolutions se poursuivent, et les puces de future génération prévues entre fin 2001 et 2003 contribueront à repousser de façon significative les limites du multiprocessing d’aujourd’hui. On aura longtemps été tenu dans l’attente de la sortie du processeur Itanium, d’Intel, la première mise en ?”uvre concrète de la technologie 64 bits Epic
(Explicitly parallel instruction computing), d’origine Intel-HP.On ne l’est plus depuis quelques semaines. Maintenant que ce processeur est laborieusement arrivé sur le marché, il n’y a pas à en attendre des merveilles, sur le plan du multiprocessing, cela s’entend.Itanium joue surtout un rôle de prototype. La réelle pénétration commerciale des processeurs Epic dépend de l’arrivée sur le marché de la deuxième génération de puces, connue sous le nom de code MacKinley, se réclamant de cette architecture.

Les concepteurs de processeurs Risc relèvent le défi

Rien ne presse, par conséquent, pour HP (codéveloppeur d’Epic) et pour SGI (utilisateur de puces MIPS), engagés dans la migration vers les processeurs Intel 64 bits. Aussi, l’actuel processeur PA-Risc 8600 des systèmes HP devrait connaître au moins trois successeurs, PA-8700 (attendu cette année), PA-8800 et PA-8900.Pour les quatre ans à venir au moins, HP comme SGI disposent de technologies leur permettant de conduire une migration aussi douce que possible vers Epic. Le R14000 des actuels Origin 3800 ?” originellement prévu pour permettre la soudure avec Itanium ?” sera suivi par au moins trois générations de processeurs MIPS : R16000, R18000 et R20000.D’autres fondeurs de processeurs Risc ont relevé le défi lancé par le tandem Intel-HP. Chez Sun Microsystems, c’est toute l’offre serveur qui, à l’horizon 2002, devrait passer au processeur UltraSPARC III. Introduit à l’automne 2000, ce dernier n’est pas encore généralisé à toute la gamme Sun. Pourtant, si l’on s’en tient aux dires de Sun, UltraSPARC III autorisera la mise au point de clusters de performances distribués et de serveurs d’entreprise SMP comportant bien plus que 100 processeurs (une limite théorique étant de 1 024 UltraSPARC III par système).Selon Sun, les temps de latence caractéristiques des accès à l’architecture d’interconnexion devraient rester quasi invariants jusqu’à 24 processeurs. La raison tient à la bande passante importante qu’est en mesure de traiter ce processeur (2,4 Gbit/s, soit le double par rapport aux précédentes), mais aussi à ses particularités architecturales. Pour gérer les communications interprocesseurs, UltraSPARC III a été doté d’un contrôleur d’accès à la mémoire principale et d’un bus d’adressage rapide d’une largeur de 128 bits.Quant au camp PowerPC, il faudra attendre l’automne 2001 pour voir ce que donnera le très ambitieux projet Power4, d’IBM. Technologie de convergence des puces compatibles avec PowerPC RS64 (des Risc 6000 SMP) et Power3 (des Risc 6000 SP, notamment), Power4 aurait des performances doubles par rapport à celles du Power3.Ce processeur multipuce devrait bénéficier d’un volumineux cache de deuxième niveau et être optimisé pour le multiprocessing de façon à dépasser la limite des 24 processeurs des actuels serveurs pSeries. Ses interfaces au bus système sont, par ailleurs, conçues pour le support des configurations Numa. Enfin, le dernier constructeur à ne pas baisser les bras est Compaq, avec sa technologie Alpha. Le processeur Alpha 21364 devrait remplacer le 21274 cette année.

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Thierry Jacquot