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« Dark patterns » : à quoi ressemblent ces pièges du Web si énervants et difficiles à éviter

Presque tous les sites Web tentent, d’une manière ou d’une autre, de manipuler l’internaute par le design. Même les sites qu’on visite tous les jours nous font tourner en bourrique.

Les « dark patterns », ces techniques de design Web destinées à nous manipuler, se retrouvent un peu partout, y compris sur les sites que nous visitons tous les jours.
L’association « Dark Pattern Detection Project » recense à ce jour 20 types de dark pattern différents, qu’elle regroupe en cinq catégories : les mises sous pression, les obligations, les obstacles, les cachotteries et les entourloupes. Voici un petit florilège créé à partir de seulement quelques séances de surfs sur le web.

La mise sous pression

Dans cette catégorie, les internautes sont confrontés à la rareté, la disponibilité pour un temps limité, la preuve sociale, les sollicitations répétées, et les regrets après refus.
Les utilisateurs de Tinder, par exemple, sont incités à s’abonner à certaines offres payantes, car ce sont de « gros succès ». Voilà de quoi réveiller le mouton qui sommeille en chacun de nous.

Adepte convaincu du « yield management », l’agence de voyages Oui.sncf joue avec une prétendue rareté de certaines offres commerciales. Dépêchez-vous, car il n’y en aura pas pour tout le monde !

L’obligation

Dans cette catégorie, les internautes se retrouvent coincés. Ils sont obligés de créer un compte ou de valider des conditions d’utilisation pour pouvoir continuer. Chez Facebook, l’accès est réservé aux membres, mais rassurez-vous, c’est pour mieux vous connaître.

Chez Allociné, on se retrouve également face à un mur. Pour continuer, il faut payer, ou donner de sa personne.

Les obstacles

Sur le Net, on se déplace rarement en ligne droite. C’est même plutôt l’inverse : offres présélectionnées, informations planquées, cul-de-sac, clics à gogo, fausses comparaisons. On fait tout pour dévier votre chemin.
Lorsque Google Search recueille votre consentement sur l’utilisation de cookies, n’attendez pas de voir un bouton « Je refuse » sur la fenêtre pop-up. Ce serait trop simple. Pour exprimer son refus, il faudra plonger dans la rubrique « Personnaliser », qui est très riche et très complexe.
Évidemment, personne n’a envie d’y aller, et cette façon de faire est contraire aux principes édictés par la CNIL. Plus on est gros, plus ça passe.

Les experts marketing de NordVPN, de leur côté, ont un faible pour la présélection. Dans leur boutique en ligne, l’offre avec l’engagement le plus long (deux ans) est automatiquement cochée. Pratique, ça évite d’avoir à réfléchir.

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Les cachotteries

On les trouve surtout sur des sites e-commerce. C’est le produit supplémentaire qui se retrouve dans le panier, l’achat qui déclenche en douce un abonnement mensuel ou le coût caché que l’on ne découvre qu’à la fin du processus d’achat.
Ainsi, l’internaute qui veut acheter un nom de domaine sur GoDaddy se retrouve, s’il ne fait pas attention, avec une prestation de création de sites Web. Heureusement, celle-ci est gratuite.

Le site de La Licorne Beauté propose des vêtements et des accessoires de mode à des prix plutôt compétitifs baptisés « La Licorne Price ». Le problème, c’est qu’au moment de payer, le client adhère en réalité à un « club ». Cette adhésion est renouvelée chaque mois par tacite reconduction le 6 de chaque mois, qui est également le jour du prélèvement. Surprise !

Les entourloupes

Dans cette rubrique, on retrouvera les questions pièges, les éléments graphiques trompeurs ou les publicités déguisées. Ce dernier cas est particulièrement répandu sur les sites d’informations. On ne peut généralement se rendre compte de la supercherie qu’après avoir cliqué.

Le design trompeur est également un grand classique chez Amazon qui, à chaque achat, tente de nous refourguer un essai « gratuit » de son offre Prime. L’internaute est visuellement incité à cliquer sur le gros bouton jaune « GRATUIT ». Pour refuser, il doit cliquer sur le petit lien « Non merci ». Mais puisqu’on vous dit qu’on n’en veut pas de votre Prime !

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Gilbert KALLENBORN