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Damart France remplace son frontal par un routeur

Pour préserver son existant, le vépéciste Damart France a fait évoluer son système d’information autour d’un routeur Cisco. Il relie, à hauts débits, le site central à des PC sous TCP-IP, via SNA.

Changer le frontal, pierre angulaire de l’architecture

Damart France est l’une des vingt sociétés du groupe Damart. Spécialisée dans la vente par correspondance, elle réalise un chiffre d’affaires de 2 milliards de francs, dont la moitié se fait par des commandes qui parviennent à Roubaix (par courrier, téléphone et Minitel), et l’autre moitié par le biais de ses soixante magasins. Coté en Bourse, Damart emploie environ deux mille salariés en France. L’ensemble informatique fonctionne grâce à un grand système IBM ES9000, qui gère des applications stratégiques utiles aux magasins et aux commandes acheminées par Minitel. Entre 1992 et 1998, cet ensemble était composé d’un frontal de communication Amdahl 4745, l’équivalent d’un 3745 IBM. Il était raccordé, à travers SNA (Simple network administration), à un réseau Token Ring et à un réseau X.25, les contrôleurs Memorex 1174 gérant les terminaux passifs.“Ce frontal était la pierre angulaire de notre architecture, car il assurait l’interconnexion des six bâtiments de l’entreprise répartis sur l’agglomération lilloise, ainsi que les liaisons Minitel de nos magasins et de notre site central” , souligne Michel Marc, responsable de production informatique de Damart France. Pourtant, en 1996, Amdahl annonce l’arrêt de la fabrication de ce contrôleur. Parallèlement, chez Damart France, une réflexion avancée s’engage pour basculer l’informatique des magasins vers des réseaux locaux TCP-IP sous Unix (SCO OpenServer), tout en conservant l’existant SNA et X.25, ainsi que les accès Minitel, et cela, sans réécrire les applications. En outre, les premières solutions hauts débits commencent à faire leur apparition.“A l’époque de nos réflexions, il n’existait pas encore sur le marché de solutions de frontal MVS capables de gérer un routeur Cisco. Le mieux était d’envisager une solution complète avec Cisco. Les coûts étaient, en effet, plus intéressants et nous pouvions n’être confrontés qu’à un seul interlocuteur” , se souvient Michel Marc.

Plusieurs paramètres ont accéléré la migration vers TCP-IP

L’arrivée des hauts débits, la date fatidique de l’an 2000 ainsi que l’arrêt de la fabrication du contrôleur Amdahl, tout cela sans compter le coût de sa maintenance matérielle (25 000 F par mois), ont accéléré les choses.“En fait, notre véritable date butoir était le 31 décembre 1998, date à laquelle notre frontal Amdahl arrivait en fin de contrat”, note Michel Marc. En outre, la connexion TCP-IP des magasins devait intervenir en février ou en mars 1999, ce qui a également contribué à l’accélération du projet. De plus, Damart France souhaitait disposer d’un frontal Cisco, dont la fonction TN 3270E permet de supprimer les passerelles assurant jusqu’alors les liaisons entre les PC des magasins et le site. L’entreprise a, en effet, calculé que chacune d’entre elles revenait à 1 500 F par poste de travail. La suppression des passerelles vers SNA favorise la réalisation de sérieuses économies. Quant au Cisco TN 3270E, il présentait l’avantage de pouvoir administrer simultanément deux mille sessions, alors que Damart France n’en gère, actuellement, que quatre cents.

Un contrôleur Cisco CIP 7507 ouvert sur France Télécom

Hauts débits, capacité d’évolution et reprise de l’existant ont conduit, en juin 1998, Damart France à retenir un contrôleur Cisco CIP 7507 (7 connecteurs). A l’époque, le contrôleur IBM ne gérait pas les imprimantes et nécessitait le changement de la couche TCP-IP du mainframe pour mettre en ?”uvre la couche X.25, assurant les liaisons. Pour sa part, le contrôleur Cisco acceptait les cartes versatiles et disposait d’interfaces WAN de type Transfix ou Frame Relay à 2 Mbit/s, ainsi que des interfaces G703 de France Télécom. Le reste de l’installation se compose d’une dizaine de machines Unix interconnectées, de cinq cents PC sous IP ou IPX, de huit routeurs Cisco rattachés au site, ainsi que de trois cents terminaux passifs reliés aux contrôleurs de grappes Memorex 1174.

La compétence de Memorex Telex sur Cisco, et SNA, mise en avant

C’est la connaissance des systèmes Cisco et IBM qui a été l’élément déterminant dans le choix d’une société. Trois candidats se sont affrontés.“A l’issue d’un appel d’offres dans lequel se sont impliqués Experdata, IBM et Memorex Telex, nous avons retenu ce dernier” , explique Michel Marc. Ce choix a d’abord été motivé par le fait que Damart France souhaitait avoir un interlocuteur unique. Ensuite, Memorex étant fournisseur de l’entreprise depuis plus de vingt ans, son service technique possède une expertise certaine dans les mondes Cisco et IBM. Elle est, en effet, certifiée Gold Cisco, et ses produits sont compatibles avec l’univers IBM, en particulier SNA.“Par ailleurs, la solution proposée par Memorex Telex était moins gourmande en CPU que celle d’IBM” , souligne le responsable de production informatique. Enfin, ultime raison du choix de Damart, la solution Memorex était moins chère que les autres : 550 000 F de matériel avec dix jours-homme de mise en ?”uvre, cinq assurés par un spécialiste Cisco de Memorex Telex, et cinq autres par un chef de projet.“Nous n’avons pas encore utilisé tout notre crédit de jours-homme, car la mise en ?”uvre principale du système s’est déroulée en trois jours. Elle a été suivie d’une migration progressive des applications sur une dizaine de jours” , relève Michel Marc.

Câblage hauts débits, messagerie Lotus Notes et centre d’appels

Plusieurs projets utilisant la nouvelle infrastructure découlent de cette refonte des liaisons. Les routeurs des LAN des magasins vont être interconnectés. Le câblage du site d’expédition et de stockage des articles va être revu pour permettre d’exploiter les hauts débits (catégorie 5). Les routeurs Cisco sont devenus le lien fédérateur du réseau pour les établissements (magasins et sites distants).
Par ailleurs, la direction des ressources humaines va inaugurer, dans le cadre du passage aux 35 heures, un nouveau logiciel de pointage pour simplifier la gestion du personnel. Les flux seront facilités par l’exploitation, là encore, des hauts débits. A court terme, la messagerie Lotus Notes va connaître le plus fort développement. En effet, quelque six cents personnes vont être rapidement interconnectées par son biais. A l’horizon 2001, toutes posséderont une adresse électronique personnelle.
Parallèlement, des serveurs Internet et Intranet seront mis en place. A plus long terme, un serveur Web assurera les fonctions d’un magasin électronique favorisant la vente en ligne. Ce dernier projet ne figure pas dans les priorités de Damart France, dans la mesure où, pour l’instant, l’entreprise ne reçoit que mille deux cents connexions Minitel quotidiennes, en pleine charge. Enfin, le centre d’appels de l’entreprise devrait bientôt être perfectionné par l’ajout d’un logiciel d’aide de prise de commandes, Age, tournant sur un PC sous Unix interfacé avec une base de données Oracle. ;

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par Renaud Hoffman