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Corel au bord du gouffre

L’éditeur canadien est groggy. Michael Cowpland, son PDG, a fort à faire pour étouffer les rumeurs de rachat.

Corel, l’éditeur de WordPerfect et de CorelDraw, fait partie des éditeurs malades de l’industrie informatique. Au point qu’une rumeur persistante en fait une proie idéale. Reste à savoir qui se montrera intéressé.L’échec du rapprochement avec Inprise-Borland en mai n’a pas amélioré l’image de l’entreprise. Par ailleurs, ses deux principales gammes de produits ?” WordPerfect et CorelDraw ?” commencent à vieillir. Ce qui nuit aux ventes de l’entreprise.Pour le trimestre fiscal clos le 31 mai dernier, la chiffre d’affaires de Corel était de 36,6 millions de dollars ?” contre 70,5 millions de dollars pour le trimestre correspondant de 1999. Et conséquence de cette baisse, l’éditeur affiche une perte de 23,6 millions de dollars ?” contre un bénéfice de 9,2 millions de dollars en 1999.Le PDG a entrepris de restructurer Corel. En juin, Corel a licencié un peu plus de 20 % des effectifs. La trésorie du groupe étant presque dans le rouge ?” en septembre, l’éditeur n’aura théoriquement plus un dollar en poche ?”, Michael Cowpland prend les devants.

Entre restructuration et rachat

En juin dernier, il a réussi à lever 20 millions de dollars pour assurer la solvabilité de Corel et a par la même renoncé à son salaire annuel de 199 000 dollars. Surtout, il a entrepris d’investir et de filialiser certaines activités.Aujourd’hui, Corel détient des participation dans sept entreprises. Parmi celles-ci, il détient 20 % de Rebel.com, pour une valeur d’environ 40 à 50 millions de dollars.Cependant, la liste des repreneurs potentiels s’étoffe. Parmi ceux-ci, les plus souvent cités sont Sun, IBM et Adobe. Spéculations et rumeurs que les intéressés démentent. “Nous ne commentons pas les rumeurs “, explique, dans l’édition Internet du National Post canadien, une porte-parole d’Adobe.Kevin Restivo, un analyste d’IDC, cité par le National Post, estime pour sa part que les repreneurs seraient plutôt à chercher du côté des éditeurs de solutions tels Linux, Red Hat ou Caldera, Corel se rapprochant au cours des derniers mois du camp Linux.Mais les repreneurs ne se manifesteront pas tant que le prix de l’action Corel ne se sera pas effondrée. Elle se traite actuellement au Nasdaq dans une fourchette comprise entre 4 et 5 %, soit un dixième de sa valeur de décembre.Par précaution, l’éditeur s’est doté d’une clause visant à empêcher les OPA hostiles et rendant quasiment impossible le remplacement de Michael Cowpland sans son consentement. Les prochains mois risquent dêtre pénibles.

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Pierre Bouvier