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” Copoints comme cochon “

“Puteaux. L’heure du repas des top-consultants.” C’est ainsi que commence une nouvelle bande dessinée, en vente dans aucune librairie. On y suit la conversation de trois…

“Puteaux. L’heure du repas des top-consultants.” C’est ainsi que commence une nouvelle bande dessinée, en vente dans aucune librairie. On y suit la conversation de trois consultants ?” pardon, top-consultants ?” d’un groupe de conseil et portant sur un mode de recrutement apparemment mal connu : la cooptation.Le groupe qui vient de réaliser cette plaquette améliorée s’est inspiré, pour la couverture, des Aventures de Tintin?” devenues Les Aventures des top-consultants. Et il reprend le visuel de l’album Coke en stock, qui devient Copoints en stock. En huit pages, on nous détaille donc le système de cooptation à trois niveaux mis en place et prévoyant primes et récompenses pour le salarié coopteur. En fonction de la qualité des contacts qu’il apporte à sa société et de son implication, le salarié gagne un certain nombre de “copoints”. Lesquels peuvent, à terme, lui donner droit à un voyage, comme pour l’un des trois personnages de la BD. Tout cela pourrait juste prêter à rire. Si ce n’était un drôle d’esprit qui transparaît ici et là. Tout d’abord, on apprend que le salarié qui coopte peut, s’il le veut, se désengager totalement une fois les présentations faites. Voire rester anonyme. “Voilà ma société. Maintenant, débrouille-toi !” Sympa pour le copain qu’on vient de faire entrer et pas très convaincant pour le DRH. Plus loin, on vous explique l’enjeu de la man?”uvre : “C’est tout bon en termes de reconnaissance interne et auprès de ton entourage.” En clair, si vous ne parvenez pas à briller par vos compétences, faites venir plein de gens à la société, ça compensera.Mais le plus terrifiant est à venir. Pourquoi, à votre avis, le salarié a-t-il intérêt à s’impliquer jusqu’au bout dans le processus ? “D’abord, une forte reconnaissance en interne. Et idem en externe, vis-à-vis du coopté : le filleul, il te doit son job !” Saine ambiance en perspective. Cela dit, à y regarder de plus près, on aurait tort de s’étonner. Cette mini-BD, on l’a dit, s’inspire de Coke en stock. Or, Coke en stock raconte ni plus ni moins qu’une histoire de trafic desclaves. Quoi ? Qui a dit “marchand de viande” ?

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Arnaud Devillard