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Complet, le RASFinder RF300E manque d’ergonomie

Ce serveur d’accès distant de Multi-Tech gère six communications RNIS ou V.90 simultanées. Mais il souffre d’une mise en ?”uvre trop complexe.

En proposant le serveur d’accès distant tout-en- un RASFinder RF300E, Multi-Tech se positionne sur un segment jusque-là délaissé par les constructeurs : celui du Remote Access Server (RAS) de milieu de gamme ?” à mi-chemin entre les solutions dotées d’un unique port RNIS et celles affichant huit à trente canaux B. Ce serveur dédié renferme trois ports RNIS pour accès de base (deux canaux B et un canal D), auxquels il ajoute six modems V.90 (un par canal B). Dans la pratique, toutes les combinaisons sont possibles dans la limite de six communications simultanées (par exemple, cinq analogiques et une numérique à 64 kbit/s ou deux analogiques et deux numériques à 128 kbit/s).

Deux modes de configuration

Une fois le boîtier connecté, la configuration s’effectue par interface web (par Telnet) ou avec le logiciel client. L’interface web étant trop sommaire, nous avons utilisé RASFinder V1.00, l’application de configuration fournie. Une fois les paramètres de sécurité validés, il convient d’entrer l’adresse IP du serveur et les six autres utilisées pour chacun des ports WAN. Pour la gestion des utilisateurs, outre la base interne propriétaire dont il dispose, le RF300E peut s’interfacer avec un serveur d’authentification Radius. Avec la base interne, l’administrateur doit déclarer un à un les utilisateurs (noms de login, mots de passe) et leur affecter des permissions (restriction de connexion, accès dial-in et/ou dial-out…). Au-delà, le serveur de Multi-Tech permet de configurer un large éventail de filtres de sécurité (par port TCP ou UDP, par adresse IP, sur le protocole ICMP, etc.) déployables sur le port LAN et/ou sur les ports WAN. Conçu pour prendre en charge les connexions entrantes (dial-in), le RASFinder a la particularité de gérer une fonction dial-out permettant à tout client fonctionnant avec Windows (version 9x et supérieures), d’accéder à un réseau ou à un fax distant. Pour ce faire, le RF300E recourt à un outil de redirection de port propriétaire WinMCSI ComMap fourni. Cette fonction est mal documentée, et il nous a fallu nous procurer par le web une nouvelle version du logiciel de redirection client, celui fourni refusant de fonctionner. Par la suite, afin de pouvoir utiliser la liaison RTC en sortie, nous nous sommes aperçus qu’il était indispensable d’ajouter la commande AT (AT* ! SW, non documentée) dans la chaîne d’initialisation du pilote du modem.

Des écarts de performance

Pour mesurer la performance du boîtier, nous avons réalisé des tests de téléchargement de fichier de 3 Mo en FTP en connexion RTC, RNIS monocanal et RNIS MLPPP 2 canaux avec un serveur situé sur le LAN en aval du RF300E. Alors que le comportement du serveur apparaît standard en présence d’une connexion RNIS à deux canaux B agrégés, un écart de débit de l’ordre de 20 % entre les flux entrants et sortants a été décelé avec un seul canal B. De même, le RF300E n’est pas parvenu à mener à bien la négociation V.90 lors des connexions dial-out, limitant par là le débit physique à 33,6 kbit/s (V.34+). Interrogé sur ces points, le constructeur n’a pu apporter de réponses précises. À l’issue des tests, ce serveur RAS, plutôt complet et relativement efficace, semble réservé aux spécialistes tant il apparaît inadapté aux utilisateurs néophytes, qui seront rebutés par une documentation et une ergonomie limitées.

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Stéphane Reynaud