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Comment la mairie de Paris veut résoudre le problème Airbnb

Un référendum, un contrat pour les propriétaires épinglés repentis, une mobilisation européenne… Ian Brossat, adjoint au logement à la mairie de Paris, dévoile son « plan de bataille » contre Airbnb. 

« Souhaitez vous maintenir à 120 le nombre maximum de nuitées autorisées pour louer son logement en meublé touristique ou l’abaisser à 30 ou 60 nuitées ? » La question va être posée par la mairie de Paris à ses administrés, en novembre prochain. Ce référendum est à la fois une promesse de campagne et l’aboutissement des six dernières années d’Anne Hidalgo à la tête de la mairie de Paris. 

60 000 logements à récupérer 

« 120 jours c’est-à-dire quatre mois, c’est beaucoup trop ! », estime pour sa part Ian Brossat, qui vient de rempiler en tant qu’adjoint au logement auprès de la maire socialiste, dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD).
« Après une mandature de rapports de force avec Airbnb, nous voulons maintenant des résultats. L’enjeu est de faire basculer un grand nombre des 60 000 logements captés par les plates-formes numériques vers de la location traditionnelle ; remplacer les touristes par des Parisiens. » 

Un deal pour les propriétaires hors-la-loi

L’élu communiste a dévoilé dans la journal hebdomadaire son « plan de bataille » pour la question de l’habitat à Paris, que « la crise sanitaire et le confinement ont placé au coeur de nos existences ». Pour faire plier le géant américain, Ian Brossat veut « tester un nouveau dispositif » : 

« Nous souhaitons proposer un deal aux 300 propriétaires contre lesquels la Ville a engagé un contentieux : nous leur proposons une levée des poursuites s’ils s’engagent à remettre leurs biens sur le marché locatif traditionnel, via un bail longue durée [trois ans] et 20 % en dessous du prix plafond de l’encadrement des loyers. »

Si le contrat n’est pas respecté, les poursuites seront relancées « immédiatement », prévient l’élu. Aujourd’hui, ces propriétaires risquent jusqu’à 50 000 euros d’amende, accompagnée d’une astreinte de 1 000 euros par jour tant que l’infraction continue.
Ian Brossat compte également cibler les 5 000 propriétaires qui louent illégalement leur résidence secondaire parisienne sur Airbnb, « ceux qui ne se sont pas encore fait coincer », écrit le JDD sans préciser comment. 

À lire aussi : Le cauchemar des locations Airbnb transformées en boîtes de nuit

La jouer européenne 

Le 17 septembre, Ian Brossat va rencontrer Margrethe Vestager, la vice-présidente danoise à la Commission européenne, chargée de la Concurrence, à Bruxelles, aux côtés entre autres de ses homologues de Bordeaux, Barcelone, Berlin ou encore Amsterdam.

Le but ? « Resserrer l’étau sur Airbnb, obtenir que la responsabilité des plates-formes soit reconnue juridiquement et pas seulement celle des propriétaires peu scrupuleux », explique Ian Brossat au JDD. « J’ai bon espoir car toutes les grandes villes d’Europe sont confrontées au problème. La nécessite de réguler est unanimement partagée. »

C’est d’ailleurs le sens de la récente condamnation d’Airbnb, conjointement à une locataire qui sous-louait son logement sans le faire savoir à sa propriétaire. Reconnu « responsable », l’amende s’élève à 58 000 euros.

Source : JDD 

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Marion SIMON-RAINAUD