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Comment Google Street View a conquis la montagne

Après le bitume, les pistes de ski et bientôt, pourquoi pas, les chemins de randonnée. Google Street View quadrille de plus en plus la planète. Rencontre avec son créateur Luc Vincent, à dos d’une motoneige pour nous expliquer les dessous de l’application.

A cheval sur une motoneige, Luc Vincent ne cache pas sa joie. Ce Français dirige Street view, l’application de photographies à 360 degrés de Google Maps. Et il est fier de son dernier bijoux : la Snowmobile. Un véhicule qui permet de photographier les pistes de ski. Son dispositif est simple mais suffisamment robuste pour résister aux vibrations et au froid.

« On a un appareil photo avec 9 objectifs : un fisheye au sommet et huit autres en cercle, un accéléromètre pour mesurer les vibrations, un GPS et un ordinateur », explique Luc Vincent. S’il a fait le déplacement dans les Pyrénées, c’est pour fêter le lancement de onze domaines skiables français sur Street view. Une opération qui a débuté l’hiver dernier.

Première étape : la prise de vue. Les itinéraires ont été fixés par les stations partenaires. Et la snowmobile conduite par des professionnels connaissant parfaitement le terrain. A Ax-les-Thermes, c’est Arnaud Cercos, expert en enneigement artificiel, qui s’en est chargé : « Il faut un bon niveau de conduite et ne pas rouler à plus de dix km/h pour que les photos soient correctes et suffisamment rapprochées. Il est évidemment exclu d’emprunter les pistes noires…»

Une à deux journées suffisent pour quadriller toute une station. Ensuite, il faut aligner les images avec celles de Google Maps et les croiser avec d’autres données. Puis il y a l’assemblage des photos. Chaque panorama à 360 degrés est reconstitué à partir de neuf clichés, grâce à la technologie immersive media. Enfin tous les visages sont floutés. Il peut ainsi s’écouler un an entre les prises de vue et leur mise en ligne.

Depuis cette opération sur les pistes, Luc Vincent, a déjà expérimenté un autre support pour prendre des photos dans des endroits accessibles uniquement aux piétons : le trekker. Un sac à dos utilisé pour photographier le grand Canyon. Couvrir toujours plus de territoire avec Street view, c’est l’objectif de Luc Vincent. Bon courage, malgré les huit millions de kilomètres déjà parcourus, il reste encore la majeure partie du globe à photographier et des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord qui risquent de s’y opposer encore longtemps !  

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Amélie Charnay