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Colt dans la cour des grands

Nous n’avons jamais fait d’effets d’annonce. Si nous annoncions quelque chose, c’était toujours parce que c’était déjà fait, et non pas une promesse à deux ans. Nous avons eu une progression très lente, mais aujourd’hui nous pouvons dire que nous sommes dans la cour des grands.

L’autre jour, à Paris, à l’occasion de sa conférence de presse rituelle, Claude Olier, Managing Director Europe de l’opérateur alternatif d’origine britannique, s’était donc autorisé des propos d’autosatisfaction, malgré le retournement de conjoncture qui a mis en difficulté nombre de ses confrères.” Colt, a-t-il poursuivi, est maintenant un opérateur européen pour les services Internet et la fourniture de services intégrés aux entreprises. ” Il raccorde, à ce jour, plus de 6 800 immeubles à ses 27 boucles optiques urbaines dans 11 pays. Il dispose en Europe de 10 500 km de fibres optiques et de 13 centres d’hébergement Internet.Sa situation financière est solide. Son chiffre d’affaires 2001 sera de l’ordre de 1,5 milliard d’euros, contre 1,03 en 2000. Il est réalisé à 65 % sur le marché le plus porteur des entreprises, et pour le reste sur le marché de gros et des opérateurs. Fidelity Investment, son principal actionnaire, vient de garantir une augmentation de capital de 645 millions d’euros, ce qui portera sa part entre 54 et 73 %. Colt est donc financé jusqu’en 2004. En termes purement comptables, il devrait atteindre l’équilibre à fin 2003 ; et investissements inclus, courant 2004.L’explication ? ” Colt est entré sur le marché au bon moment, continue Claude Olier. Notre stratégie a toujours été inscrite dans la durée. Elle n’a jamais changé. Elle a notamment consisté à investir massivement dans les infrastructures. “Le bilan français est tout aussi honorable. L’opérateur totalise dans l’hexagone plus de 11 000 clients pour un peu plus de 600 collaborateurs, 27 PoP Internet, 538 km de réseaux urbains, 889 immeubles connectés et 5 000 km de réseau longue distance. Ses deux premiers centres d’hébergement parisiens de 1 000 et 3 000 m2 sont déjà saturés, et ont nécessité l’ouverture prochaine d’un centre supplémentaire aux Ulis de plus de 10 000 m2. Le chiffre d’affaires 2001 progressera de plus de 40 % par rapport aux 144 millions d’euros réalisés l’an dernier.

La grande affaire du dégroupage

Sa grande affaire est à présent le dégroupage. Après avoir été parmi les premiers à jouer le jeu de l’option 3 (accès au circuit virtuel ATM avec Turbo DSL), il est le premier, devant Easynet, FirstMark, Free, Kaptech et T-Systems Siris, à se lancer dans l’aventure de la ligne entièrement dégroupée. Dès septembre dernier, il lançait sur une quinzaine de répartiteurs du centre de Paris une offre commerciale et tarifée, qui compte déjà une trentaine d’entreprises clientes.Il s’agit d’accès SDSL de 128 kbit/s à 2 Mbit/s et d’accès ADSL à débits garantis jusqu’à 6 Mbit/s. Outre l’accès Internet, ils permettent l’interconnexion de réseaux locaux à travers le réseau paneuropéen de Colt, ainsi que l’intégration de l’ensemble de la téléphonie entrante et sortante, y compris les appels vers les numéros spéciaux et les numéros d’urgence, avec, bien sûr, la portabilité des numéros.Cette offre, précise Claude Olier, est rentable à partir de trente-cinq clients entreprises par répartiteur. Elle rentable parce que Colt peut faire payer aux entreprises la qualité de service qu’il est en mesure de leur garantir sur les hauts de débits. Ce qui ne serait évidemment pas le cas des clients résidentiels.Mais ces déploiements de lignes dégroupées resteront très sélectifs, conformément à la stratégie d’écrémage de l’opérateur. Ils ne concerneront que les zones d’affaires les plus denses de l’Ile-de-France et de certaines autres grandes agglomérations, soit un maximum de deux cents répartiteurs dans le plan actuel, et non plus quatre cents comme initialement prévu. En dehors de ces zones d’affaires, Colt fournira des connexions ADSL à débits garantis, basés sur le service Turbo DSL de France Télécom, et cela dans les mêmes zones de couverture que l’opérateur public, mais en restant toujours sur la cible des entreprises.” Nous ne dégrouperons les lignes d’abonnés, que lorsque cela nous permet d’améliorer notre structure de coûts, précise Claude Olier. Contrairement à certains opérateurs de niche, le dégroupage ne sera donc chez nous qu’un investissement marginal par rapport à une infrastructure qui existe déjà. Il doit seulement nous permettre d’étendre la capillarité d’un réseau commercial et télécoms qui existent déjà. “A ce jour, Colt exploite près de six mille lignes DSL en Europe (dont 1 300 en France). Pour fin 2002, ses prévisions sont de quinze mille à vingt mille lignes au total.Parallèlement, il poursuivra sa politique d’acquisitions. En juin dernier, il avait ainsi pris le contrôle de l’intégrateur de réseaux français Fitec, constitué des sociétés Apogée Communications et Asthea Ingénierie. Cette acquisition était censée répondre à l’ensemble de ses besoins en Europe. Mais il semblerait finalement que cela ne puisse être le cas. D’autres intégrateurs devraient donc être repris prochainement. En juillet dernier, Colt a également fait l’acquisition d’une partie de l’infrastructure et du personnel d’Adero (Boston), spécialiste du Caching, de la distribution de contenus et du Streaming audio et video.En France, en revanche, Colt s’en tiendra à ses trois boucles optiques urbaines de Paris, Lyon et Marseille, opérationnelles depuis, respectivement, juin 1997, juin 1999 et décembre 1999 (www.colt-telecom.fr) (www.colt.net) .

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La rédaction