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Cloud Computing, un deal dangereux ?

Que font les multiples services en ligne de nos données ? Sont-elles sécurisées ? Peuvent-ils les exploiter à leur guise sous prétexte de gratuité ? Certains détails font toute la différence…

C’est vrai qu’ils sont pratiques, tous ces services en ligne. On crée et modifie des documents bureautiques sur Google Documents ou Zoho, on partage ses photos sur Flickr ou Picasa Web Albums, on s’échange des fichiers à l’aide de Dropbox, on monte ses vidéos avec Jaycut… Il n’y a pas grand-chose que ces services sur Internet ne sachent faire. Et, bien souvent, ils sont gratuits : un navigateur, une adresse e-mail, un mot de passe, et hop, c’est parti ! Le rêve, non ?Sauf que la cage est dorée. Employer ces services a un coût, même s’il n’est pas financier : l’utilisateur doit accepter de perdre une partie de son contrôle sur ses données. Difficile de s’en rendre compte de prime abord : lors de l’inscription, on a vite fait de cocher la case “ J’accepte les conditions d’utilisation ”, mais rares sont ceux qui prennent véritablement le temps de lire ces dernières. Et l’enfer se niche dans les détails.

Détour obligatoire par les CGU !

En général ça commence plutôt bien : “ Nous sommes parfaitement conscients de notre devoir de protéger la confidentialité des données [de nos utilisateurs] ”, peut-on lire chez Google ; “ Le contenu et les informations que vous publiez vous appartiennent, et vous pouvez contrôler la façon dont nous partageons votre contenu ”, affirme Facebook. C’est ensuite que les choses se corsent.La publicité est une source importante de revenus pour ces sites. Comme sur la majorité des pages Web, elle est contextualisée : elle a donc un rapport soit avec vos centres d’intérêt (grâce à des cookies qui suivent votre surf), soit avec le contenu de la page visitée. C’est cette deuxième méthode qu’exploite le système AdSense de Google. Sauf que cela soulève un gros problème de confidentialité sur Gmail, où il est aussi employé. Google l’assure, il n’est pas le seul à procéder ainsi (c’est tout à fait exact, à défaut d’être acceptable) et le processus est “ entièrement automatisé ” : seules des machines ? aucun être humain ? analysent les messages. Rassuré ? Espérons simplement que ces systèmes qui scrutent les e-mails soient suffisamment sécurisés pour éviter que des regards humains indiscrets ne viennent lire des messages qui ne leur sont pas destinés.Avec d’autres services, Google est tellement sibyllin que cela en devient ambigu. Exemple avec son récent Cloud Print, qui permet d’imprimer depuis son smartphone des messages reçus sur Gmail ou des documents Google Docs. Dans l’aide du service, à la question “ Google examine-t-il le contenu des documents que j’imprime ? ”, la réponse est troublante : “ Les documents que vous envoyez à l’impression […] restent strictement confidentiels. Google n’accède aux documents que vous imprimez que pour améliorer l’impression. ” Contradictoire.Autre élément qui laisse perplexe : le navigateur, point d’entrée de tous ces services. Fréquemment utilisé… et très vulnérable : des failles de sécurité sont régulièrement découvertes sur ces programmes. Souvent vite corrigées, certes, mais tous les utilisateurs n’appliquent pas systématiquement les mises à jour dès qu’elles sont disponibles (et les développeurs de malwares sont souvent prompts à exploiter ces brèches).Au final, nous ne saurions trop vous conseiller d’utiliser ces services en ligne avec précaution : limitez leur usage en environnement professionnel et, dans tous les cas, évitez d’y indiquer des données personnelles ou sensibles telles que des coordonnées bancaires et postales ou des mots de passe. Et même si c’est un calvaire, prenez le temps de lire les conditions d’utilisation !

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Christofer Ciminelli, Loïc Duval, et Christophe Gauthier