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Cinq mots de plus pour parler techno en français

Une commission nationale de terminologie vient de publier sa toute dernière décision. Elle déconseille l’usage des termes ‘ MMS ‘ et ‘ hotspots ‘.

Depuis la semaine dernière, les ‘ spammers ‘ qui venaient polluer la langue de Molière ont été naturalisés ‘ arroseurs ‘. La décision de la Commission générale de terminologie et de
néologie, publiée au Journal officiel du 5 mai 2005, vient en effet de doter la langue française de cinq nouveaux termes dans le domaine des télécommunications.La table d’équivalence dressée par lorganisme préconise également de traduire l’expression wireless Internet access par ‘ accès sans fil à Internet ‘ (ASFI). Par conséquent,
le hotspot se mue en ‘ zone d’accès sans fil ‘ ou ‘ zone ASFI ‘.Enfin, la notion de MMS message est remplacée par celle de ‘ message multimédia ‘. Et l’usage de l’abréviation ‘ MMS ‘ qui provient de
l’expression anglaise multimedia message service est déconseillé avec une préférence pour sa forme non contractée : ‘ service de messages multimédia ‘.Des suggestions linguistiques qui n’ont pas uniquement valeur d’incitation. Conformément à la loi Toubon du 4 août 1994, relative à l’emploi de la langue française, les administrations d’Etat ainsi que
les établissements publics sont tenus de respecter la nouvelle terminologie dans tous les textes officiels.

‘ Favoriser une meilleure compréhension des termes ‘

Il s’agit de la quatrième liste de vocabulaire parue au Journal officiel dans le domaine des télécommunications depuis la création d’une commission spécialisée dans ce secteur en 2001. Composée
d’une trentaine de membres, tous bénévoles et souvent retraités, celle-ci regroupe des académiciens, des fonctionnaires et des professionnels issus d’organismes tels que l’ART (Autorité de régulation des télécommunications) ou
l’Afnor (Association française de normalisation).Sa mission consiste à repérer les besoins concernant des termes qui font défaut en français et à faire des propositions pour les définir et les traduire. Comme l’explique Jean-Alain Hernandez, secrétaire général de la Commission
spécialisée des télécommunications : ‘ Notre vocation n’est pas tant de bannir les anglicismes. Elle consiste surtout à favoriser une meilleure compréhension des termes. Le travail de définition est parfois plus
important que celui de traduction. ‘
Mais la procédure est longue. Avant publication, chaque liste doit faire l’objet de ‘ navettes ‘ entre la Commission générale, la Commission spécialisée dans les télécoms et l’Académie française
qui dispose d’un droit de regard et de veto sur les différentes propositions.Pour excuser cette lenteur, Florence Desmoulière, chargée de mission à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, souligne : ‘ Si on se précipite, on risque de traduire des termes
éphémères. ‘
En attendant, la Commission poursuit sa réflexion. Selon Jean-Alain Hernandez, les smartphones devraient figurer dans la liste des prochaines expressions à franciser.

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Caroline Lebrun